Les dirigeants du cabinet d’avocats Portcullis Legals, basé à Plymouth, dans le Devon, en sont convaincus : la semaine de quatre jours, qu’ils viennent de mettre en place pour leurs salariés, n’a que des avantages. Les collaborateurs sont moins stressés et plus heureux, d’autant qu’en plus de la semaine de quatre jours, ils ont bénéficié d’une augmentation. En outre, les clients sont eux aussi mieux traités et davantage satisfaits, et enfin, les bureaux restent ouverts plus longtemps, sur cinq jours, les salariés travaillant en équipe.
Il y a trois ans déjà, une société de marketing, Pursuit Marketing, basée à Glasgow, avait fait le grand saut, en offrant le vendredi à tous ses salariés sans réduction de salaire. Les bénéfices, selon la société, ont été immédiats : la productivité a augmenté de 30 %, les congés maladie sont à un niveau très faible et enfin, dernier avantage, la société n’a plus besoin de payer un cabinet de recrutement extérieur pour lui envoyer des candidats. De fait, ils se présentent désormais en nombre et spontanément pour travailler dans cette entreprise.
L’an dernier, la confédération des syndicats britanniques, la TUC, avait elle-même appelé à la semaine de quatre jours. Sans être franchement entendue par les grandes entreprises. Toutefois, quelques mois plus tard, le Wellcome Trust, l’un des grands organismes de charité britanniques, avait envisagé de faire la même chose, et lancé une grande consultation. Si une telle organisation s’était convertie à la semaine de quatre jours, cela aurait pu créer un véritable précédent. Mais Wellcome Trust a finalement décidé d’en rester à la semaine de cinq jours.
Selon l’organisme de charité, cette décision a été prise parce que certains salariés ont exprimé la crainte de subir un stress supplémentaire, s’ils devaient réaliser l’ensemble de leurs tâches sur quatre jours au lieu de cinq, tandis que d’autres, en particulier les salariés à temps partiel, se sont inquiétés des difficultés qu’ils auraient pu rencontrer pour faire garder leurs enfants s’ils devaient changer de rythme de travail. Tout cela avait de quoi perturber le fonctionnement de l’organisation, au point, a estimé Wellcome Trust, de diminuer l’impact des actions de charité sur le terrain.