Le plan de restructuration de l’Afpa pourrait se révéler moins saignant que prévu. Selon nos informations, le CA du 20 juin prochain diminuerait la volumétrie des destructions de postes prévues. D’environ 1 540 initialement planifiés, elles ne seraient plus « que » 1 174 en bout de course. Une baisse qui ne doit cependant pas faire oublier qu’entre l’annonce du PSE (le 31 mai 2018) et le début de sa négociation entre direction et organisations syndicales le 18 octobre, quelque 200 emplois ont « naturellement » disparu par le jeu des départs à la retraite ou des démissions. À quoi s’ajoutent environ 250 postes manquants dont la création s’est vue gelée avec la mise en chantier de la restructuration.
La nouveauté vient surtout du changement de nature du « plan de transformation » de l’Afpa. Les premiers projets de la direction portaient sur un plan en deux volets : un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) d’une part ; un plan de départs volontaires (PDV) de l’autre. C’est finalement l’option PDV qui a été retenue. « Même s’il s’agit toujours juridiquement d’un PSE, l’entièreté des départs se fera sur la base du volontariat », résume une source interne à l’Agence. De quoi sérieusement adoucir la restructuration d’un opérateur où la moyenne d’âge s’élève à 52 ans et qui compte, en outre, 1 450 salariés de plus de 58 ans dont 1 000 ayant atteint la soixantaine.Dans un environnement marqué par les carrières longues, le PDV pourrait surtout profiter à des collaborateurs âgés, faisant valoir leur droit à la retraite ou à la préretraite. C’est manifestement l’intention de la direction qui a assorti son plan de conditions allant dans ce sens : les partants pourraient ainsi bénéficier de 30 mois de portage salarial assurés par l’Afpa jusqu’à hauteur du dernier salaire, d’une prime forfaitaire de 10 000 euros, d’une autre prime de 700 euros par année d’ancienneté et pourraient bénéficier du rachat de dix trimestres par leur employeur.
Le PDV devrait s’ouvrir le 24 juin et rester accessible jusqu’au 19 juillet. En tout, il devrait représenter une dépense de 130 à 150 millions d’euros. Selon une source interne, Matignon et le ministère du Travail auraient déjà donné leur aval, malgré l’opposition initiale de Bercy.