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Royaume-Uni : Les syndicats appellent à la nationalisation de British Steel

L’actualité | publié le : 03.06.2019 | Stéphanie Salti

Placé sous administration judiciaire depuis le 22 mai, le numéro deux de la sidérurgie britannique est en sursis. À la clé, 5 000 emplois directs et 20 000 indirects.

La déconfiture de British Steel, numéro deux de la sidérurgie britannique, placé sous administration judiciaire le 22 mai dernier, n’est une surprise pour personne. Et certainement pas pour les syndicats qui craignaient le pire depuis plusieurs mois. Conséquence, ils ont affûté leurs armes, pour tenter de sauvegarder les 5 000 postes (et 20 000 emplois supplémentaires indirects) qui sont dans la balance aujourd’hui, en se mobilisant pour demander, notamment, au gouvernement des garanties sur le maintien de l’emploi et des salaires pour les travailleurs concernés. Toutefois, ces garanties ne sont qu’une étape. « Les autorités auraient dû se tenir prêtes à utiliser toutes les options, y compris la nationalisation, afin de sauver British Steel, mais elles s’en moquent ou alors les ministres n’ont pas voulu enlever leurs œillères idéologiques pour venir en aide à des salariés qui travaillent dur », a tonné Tim Roache, secrétaire général du syndicat GMB. Le rôle de Greybull Capital, actionnaire de British Steel, a également été mis en cause. « À la lumière des événements des dernières semaines, il est clair que l’avenir de l’entreprise ne doit pas inclure Greybull », a souligné le secrétaire général du syndicat Community, Roy Rickhuss. « Greybull doit laisser ceux qui sont impliqués dans notre industrie travailler ensemble pour sauver l’entreprise », a-t-il ajouté. De fait, le fonds Greybull Capital, dont la spécialité est la transformation et le sauvetage d’entreprises en difficulté, n’est pas parvenu à obtenir une aide d’urgence, sous la forme d’un prêt d’un total de 75 millions de livres (près de 85 millions d’euros), demande ramenée ensuite à 30 millions de livres, de la part du gouvernement britannique. Londres lui avait déjà accordé, début mai, un prêt de 120 millions de livres pour couvrir la facture du groupe au regard de ses droits à émettre du dioxyde de carbone (CO2)…

Trouver une solution durable

British Steel, achetée il y a trois ans pour une livre symbolique au groupe Tata Steel, a bien enregistré des bénéfices en 2017, mais a licencié 400 salariés l’an dernier, sous l’effet d’une livre sterling faible et des incertitudes liées au Brexit. Si, pour l’heure, British Steel poursuit son activité et fournit ses clients pendant que l’administrateur réfléchit aux options possibles, le gouvernement britannique s’est toutefois engagé à mettre les dirigeants de l’entreprise, ses fournisseurs et ses syndicats autour d’une table afin de trouver une solution durable. Pour les partenaires sociaux, « le Royaume-Uni ne peut simplement pas se permettre de perdre un acteur d’une telle importance pour le secteur manufacturier », estime Frances O’Grady, secrétaire générale de la confédération syndicale TUC. Avant même la chute de British Steel, l’industrie britannique avait perdu quelque 150 000 emplois, selon le syndicat GMB.

Auteur

  • Stéphanie Salti