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Allemagne : Les syndicats défendent le capitalisme

L’actualité | publié le : 03.06.2019 | Lys Zohin

Il est jeune (29 ans) et n’a pas connu l’Allemagne de l’Est communiste. C’est sans doute ce qui explique pourquoi Kevin Kuehnert, un jeune du SPD, le parti social-démocrate (partenaire de la coalition conservatrice du gouvernement d’Angela Merkel), a lancé, dans l’édition du 1er mai de Die Zeit, l’idée que les grandes entreprises allemandes devraient être « propriétés collectives », afin de lutter contre les excès du capitalisme. « La distribution des bénéfices doit être contrôlée démocratiquement », a-t-il expliqué, ajoutant que cela excluait donc « un propriétaire capitaliste pour l’entreprise », prenant pour exemple BMW, dont les propriétaires sont les deux milliardaires Stefan Quandt et Susanne Klatten.

La réaction n’a pas tardé. Y compris de la part des syndicats, en particulier ceux de BMW et Daimler. « Le SPD n’est plus un parti pour lequel les travailleurs pourront voter », a ainsi déclaré, dans l’hebdomadaire WirtschaftsWoche, Manfred Schoch, à la tête du conseil d’établissement de BMW – pilier du système de cogestion en place depuis des années dans l’industrie allemande. Son homologue chez Daimler, Michael Brecht, a déclaré partager pleinement cet avis, ajoutant que le SPD devait vite décider de sa philosophie : « Soit le parti veut œuvrer en faveur de la sécurité de l’emploi et d’une politique industrielle durable, ou alors il veut se perdre dans des fantaisies coupées de la réalité et qui, in fine, ne peuvent que coûter des emplois et accroître les inégalités sociales », a-t-il expliqué. Le SPD a formellement abandonné les principes marxistes il y a maintenant 60 ans, au profit de l’économie de marché. Selon les commentateurs, la polémique ne pouvait que mettre un peu plus en difficulté le parti, à la traîne dans les sondages à la veille des élections européennes.

Auteur

  • Lys Zohin