La croissance annuelle de la productivité du travail qui atteignait 1,9 % sur la période 2000-2005 a ralenti à 0,9 % sur la période 2014-2018, constate l’OCDE dans un rapport du 29 avril 2019. En d’autres termes, les rémunérations horaires ont augmenté plus vite que la croissance. Le ralentissement touche aussi bien les services que l’industrie. Les secteurs des nouvelles technologies et ses emplois hautement qualifiés dans l’informatique et l’électronique sont désormais concernés, et plus seulement des anciens secteurs tels que le textile. En réalité, ce ralentissement ne concerne pas tous les pays. La crise de 2008 a accentué le phénomène aux États-Unis, qui affichaient jusqu’alors des scores élevés de productivité, comparés aux principales puissances européennes. À l’inverse, en France, la croissance de la productivité a atteint ses plus bas niveaux au moment de la crise de 2008-2009, avant de repartir et de retrouver des niveaux de précrise aujourd’hui. La situation reste tout de même problématique dans l’Hexagone, puisque les trois secteurs qui ont le plus créé d’emplois entre 2010 et 2017, à savoir la santé, l’intérim, et le travail social, sont caractérisés à la fois par une productivité faible (respectivement 86 %, 52 % et 46 % de la moyenne de l’économie) et des salaires faibles (respectivement 95 %, 79 %, et 66 % de la moyenne). La tendance est similaire en Allemagne avec des créations d’emplois encore plus massives (près de 4 fois plus qu’en France) dans le secteur de la santé et du social.