La FFP appelle à une transition rapide entre Opca et Opco ainsi qu’à la mise en place d’un amortissement sur plusieurs années de l’investissement formation des entreprises.
Avant tout, je dois dire que cette « tournée » fut un franc succès. Nous avons rencontré près de 2 500 acteurs de la formation, qu’il s’agisse de prestataires de formation ou d’acteurs plus institutionnels. Sur le plan qualitatif et quantitatif, c’est du jamais vu dans l’histoire de la FFP ! Durant ce « tour de France », nous avons connu deux périodes : d’octobre 2018 à janvier 2019 environ, il s’agissait surtout de présenter aux professionnels les nouvelles dispositions nées de la réforme, et notamment les nouveaux droits individuels. Mais à partir de février, l’ambiance était davantage à l’inquiétude. De nombreux prestataires nous ont questionnés sur les conséquences de la transformation des Opca en Opco et l’éventuelle disparition de leurs financeurs habituels.
Certains marchés se portent très bien. Ceux qui dépendent de la commande publique, par exemple, puisque le PIC est aujourd’hui entré dans sa phase de montée en puissance. Côté alternance et apprentissage, les chiffres sont à la hausse. Mais l’offre de formation est très diverse et d’autres secteurs se trouvent bousculés, comme ceux du CPF ou des langues étrangères. Le besoin en formation n’a pas disparu, mais les prestataires présents sur ces marchés subissent un effet de stop-and-go consécutif au « flou » qui entoure encore la réforme. Notre vrai problème, c’est celui de la période de transition entre Opca et Opco qui génère d’importants retards de paiements entre financeurs et prestataires. Il est urgent d’aboutir à la signature de toutes les délégations de gestion entre Opco et ex-Opca pour éviter que 2019 ne soit une année blanche.
Nous avons pris acte de cette disposition de la loi, mais nous pensons qu’il serait catastrophique que les entreprises réduisent leurs investissements dans la formation à cause de cela. La FFP portait l’idée d’un « crédit d’impôt formation », mais cette option n’a pas été retenue par le gouvernement. Nous explorons désormais d’autres pistes : particulièrement celle d’un renforcement de la notion d’« investissement formation » que les entreprises pourraient amortir dans leurs comptes d’exploitation sur plusieurs années. Cela nous paraît plus indiqué pour valoriser la notion de « capital humain » ou de « capital compétences » qu’une simple défiscalisation qui, en outre, pourrait nuire à l’innovation.