La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018 n’a pas seulement transformé l’administration de la formation professionnelle et ses circuits de financement. En modifiant la définition de « l’action de formation » et celle des « prestataires concourant au développement des compétences », elle a aussi fait sauter les barrières juridiques qui pouvaient exister entre les professions de formateurs, consultants et coachs. Et donc étendu la notion « d’action de formation » à de nouveaux horizons comme la validation des acquis de l’expérience (VAE), le bilan de compétences, la formation ouverte et à distance (FOAD) ou l’action de formation en situation de travail (Afest). Bref, « la loi a coupé le cordon ombilical qui pouvait exister entre enseignement et formation pour placer le curseur sur la notion de développement des compétences », comme le résume Jacques Faubert, président de l’ADevComp (Association pour l’accompagnement et le développement des compétences), un nouvel acteur du secteur né le 8 mai dernier. Cette nouvelle entité n’est pas la seule à avoir su saisir les changements apportés par la réforme de Muriel Pénicaud. Mi-avril, la Fédération de la formation professionnelle (FFP), le principal regroupement d’employeurs du domaine, a, elle aussi, annoncé son élargissement à d’autres professionnels que ceux de la formation stricto sensu.

À la différence de la FFP, cependant, l’ADevComp ne se présente pas comme un syndicat professionnel, mais comme un think tank destiné à plancher sur « l’ensemble des métiers situés sur la chaîne de valeur de la transformation des entreprises et de leur management », explique Jacques Faubert. Constituée comme un institut de recherches, d’études et de formation, l’ADevComp s’est dotée d’un conseil scientifique d’une dizaine de membres venus de l’entreprise, de l’université ou du monde de la tech. Elle commencera ses travaux par un cycle de colloques (« conversations professionnelles ») constituant « la matière d’un laboratoire permanent de l’accompagnement et des transformations ». D’autres évènements suivront (travaux de recherches, publications, conférences-débats, séminaires et même une « université d’automne de l’accompagnement des transformations des organisations et des compétences » programmée pour septembre prochain). À l’agenda de ses premiers évènements, une « conversation professionnelle » de lancement organisée le 28 mai prochain autour de l’économiste et sociologue du travail Pascal Ughetto.