Alors que les accidents de la route sont responsables de plus de la moitié des décès au travail et sont la première cause de mortalité dans le cadre professionnel, 84 % des patrons de TPE/PME n’ont mis en place aucune action pour leur prévention. Pourtant 32 % d’entre eux ont déjà été sollicités par leurs salariés, leur demandant d’agir. C’est ce que révèle la 4e édition d’une étude MMA sur le sujet, dévoilée le 13 mai dernier, à l’occasion des Journées de la sécurité routière au travail. Les dirigeants des petites entreprises ne sont que 18 % à classer ce risque au premier rang (-7 points par rapport à 2016). Et seuls 29 % l’ont inscrit dans le document unique (DU). Ce pourcentage est toutefois en progression linéaire depuis 2016 (+ 8 points). Le secteur du BTP et les entreprises de plus de 10 salariés sont cependant plus sensibles au sujet : 44 % et 41 % en font mention dans le DU.
Principales actions déployées : la vérification de la validité des permis de conduire (84 %) et des véhicules à disposition (77 %). Deux mesures émergent significativement cette année : la réduction des déplacements des salariés pour limiter les risques routiers (54 % contre 48 % en 2017) et le droit à la déconnexion complète lors des trajets professionnels (46 % contre 32 % en 2017). Par ailleurs, 44 % des chefs d’entreprise ont mis en place une charte de bonnes pratiques et 9 % des sessions de sécurité routière. L’alcool au volant est désigné comme prioritaire par 66 % des dirigeants de TPE/PME. Les distracteurs de conduite se placent cette année en seconde position (43 %, soit + 13 points par rapport à 2017). Viennent ensuite la consommation de stupéfiants au volant (38 %), la vitesse (28 %) et enfin la fatigue (17 %).
Un dirigeant sur deux (59 %) n’ayant pas mis en place d’actions spécifiques reconnaît ne pas y avoir pensé (+ 9 points par rapport à l’année dernière). Cependant leur manque de préoccupation pour la prévention des risques routiers reste principalement dû à un défaut d’information. Ils sont néanmoins 62 % à savoir qu’un employeur peut être tenu pour responsable en cas d’accident de la route impliquant un salarié sur un trajet professionnel, mais seulement 42 % lorsqu’il s’agit du trajet domicile-travail. À noter cependant une amélioration par rapport à 2018 avec des hausses respectives de 8 et 11 points. Enfin, seuls 23 % des petites entreprises se disent aujourd’hui prêtes à payer l’amende des salariés alors qu’ils étaient 56 % en 2016 car, pour eux, c’est une manière de les responsabiliser (53 % en 2017).