La fabrique des futurs. Tel est le nom choisi par Allianz France pour désigner sa démarche en cours, consistant à associer l’ensemble de ses parties prenantes à l’élaboration d’une vision partagée de l’avenir du groupe, à horizon 2030. L’assureur mène cette concertation avec l’appui d’experts de la prospective au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). « Le principe de la prospective consiste à éclairer des décisions présentes à la lumière d’une réflexion sur l’avenir, explique Philippe Durance, titulaire de la chaire prospective et développement durable de l’établissement. Le but n’est pas d’anticiper, mais de choisir l’avenir que l’on préfère parmi les scénarios possibles et d’adapter les décisions présentes à ce choix. » Selon lui, cette méthode comporte « une dimension proactive, afin de provoquer les changements souhaités ».

Allianz France a fait le choix de la prospective pour assurer le passage entre son plan Innovation et confiance qui s’achève en 2020 et le suivant, qui courra jusqu’en 2025, afin d’interroger son avenir à l’horizon 2030. « En général, les entreprises associent leurs collaborateurs à l’écriture des plans stratégiques plus sur la méthode que sur le contenu lorsque la cible est déjà définie, davantage sur le comment que sur le quoi, indique Julien Martinez, directeur stratégie, projets innovants et fusions acquisitions. Nous, nous voulons les associer à la définition de l’ambition elle-même. » Une petite révolution, à ses yeux, au sein même d’Allianz qui auparavant, menait une concertation sur ces questions principalement entre les experts de la direction de la stratégie et de la direction générale et le comité exécutif.

Un pas de plus est donc franchi aujourd’hui par l’entreprise qui a jugé qu’elle était mature pour passer à cette étape. Depuis près de deux ans, un Allianz Lab a été dédié à l’intrapreneuriat et des écosystèmes permettent un travail en mode agile entre spécialistes du marketing, du digital, de la technique en assurance… Une capacité à inventer est donc mise en œuvre. C’est à partir de ce terreau que, du 8 avril au 3 juillet, une centaine d’ateliers de 3 heures permettront aux collaborateurs de bâtir un avenir souhaitable pour leur entreprise. Ils sont animés par quelque 65 collaborateurs du groupe spécialement formés par le Cnam. Des comptes rendus sont publiés, en direct, au travers d’une plateforme numérique dédiée et toutes les informations sont disponibles sur l’Intranet.

La première marche a consisté à définir sept thématiques d’ateliers (mobilité, santé et prévoyance, patrimoine et revenus futurs, habitat et quotidien, marché entreprises et professionnels, urbanisation et construction, interaction client), comme le souligne Adeline Wattiau, chef de projet de la fabrique : « Six d’entre elles sont liées à nos marchés, la septième est transverse. » À l’issue de ces ateliers, des scénarios seront élaborés par des experts internes et externes, thématique par thématique. Puis, en juillet, le comité exécutif bâtira un scénario global à partir de ces hypothèses, qui sera présenté à l’automne aux salariés au cours d’un tour de France.

La démarche a suscité un engouement qui a surpris le patron de la stratégie Julien Martinez. Les connexions ont explosé le jour de la présentation, l’auditorium s’est avéré trop petit pour accueillir ceux qui souhaitaient y assister en direct, 180 places supplémentaires ont dû être ouvertes dans les ateliers, et ce sont finalement 1 300 personnes qui auront été associées à la démarche. Il se réjouit que les participants soient représentatifs de la répartition entre Paris et régions, hommes et femmes, cadres et non-cadres. « Tout ceci est important, décrypte Philippe Durance, du Cnam. Parce que pour Allianz, le chemin pour y parvenir est aussi important que le résultat obtenu. Il s’agit d’embarquer les parties prenantes. »

compte 140 000 collaborateurs dans le monde, répartis dans 70 pays. Ils sont 9 000 en France pour 5,5 millions de clients nationaux (88 millions dans le monde).