Le changement de style et de ton se poursuit au Medef. Terminée l’époque où Pierre Gattaz refusait d’entendre parler de la responsabilité sociale des entreprises. Le mouvement patronal vient de créer son « comité de gouvernance des entreprises ». Une structure composée de 14 personnalités et présidée par Patrick Bertrand, ancien DG de Cegid et directeur général des opérations du fonds d’investissement Holnest. « La création de ce comité part du constat que les bonnes pratiques ne doivent pas être vécues comme des contraintes, mais représentent des leviers de performance », assure le Medef.

En 1995, le Medef et l’Afep (l’association regroupant les grands comptes du CAC 40) avaient déjà produit un « code de bonne conduite » destiné à moraliser les pratiques des entreprises. L’édition 2018 du code Afep-Medef musclait les sanctions contre les employeurs indélicats en y intégrant des mesures de « name and shame ». « C’est par la bonne gouvernance que les entreprises pourront avoir un accès facilité au financement, inscrire leur action dans le nouvel objet social de l’entreprise tel que défini par la loi Pacte en prenant en compte l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise, et en particulier les enjeux sociaux et environnementaux de leur activité et agir ensemble pour une croissance responsable », ajoute le Medef qui a récemment fait de cette quête de la croissance responsable sa raison d’être.