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Sur le terrain

Marque employeur : La propreté veut attirer de nouveaux profils

Sur le terrain | publié le : 29.04.2019 | Gilmar Sequeira Martins

Pour accroître son attractivité, la branche propreté lance une série de dispositifs visant à mieux faire connaître le secteur et ses perspectives auprès des jeunes, mais aussi réduire les stéréotypes, mieux recruter et favoriser l’adoption de technologies et d’équipements récents.

Quinze milliards d’euros de chiffre d’affaires, 51 000 entreprises, un demi-million de salariés. Philippe Jouanny, président de la Fédération des entreprises de propreté (FEP), revendique la création de 90 000 emplois sur la dernière décennie. Tout irait donc pour le mieux si l’attractivité du secteur était au diapason. Ce n’est pas le cas. Le taux de rupture des jeunes en situation d’alternance a ainsi atteint un sommet de 40 %.

Pour répondre à cet enjeu, le Fare Propreté a déployé une politique ciblée. Doté d’un budget de 8 millions d’euros assis sur une cotisation obligatoire de 0,15 % de la masse salariale, ce fonds d’innovation a mis sur pied une politique d’accompagnement des jeunes en alternance. Des aides ont ainsi été accordées pour faciliter l’accès au logement, passer le permis de conduire, voire pour surmonter des difficultés personnelles. Une action efficace, estime François Leroux, DRH du groupe Samsic et membre du conseil d’administration du Fare Propreté : « Ces dispositifs ont permis de diviser par trois le taux de rupture. » Pour Carole Sintès, directeur général de la FEP, ces actions ont « sécurisé toute la chaîne et augmenté la fidélisation des jeunes ». La branche compte actuellement sept CFA qui accueillent 1 800 jeunes, inscrits dans des formations allant du CAP à bac + 5. Si les représentants de la FEP reconnaissent que la culture de l’apprentissage est mieux installée dans d’autres branches comme le bâtiment ou HCR (hôtels, cafés, restaurants), ils estiment qu’elle peut avoir toute sa place dans le secteur de la propreté. « Nous tablons sur 2 500 jeunes en alternance dans les cinq prochaines années », annonce Carole Sintès.

Toujours pour augmenter l’attractivité du secteur, des « ambassadeurs » dont d’anciens apprentis sont mobilisés pour aller à la rencontre des lycéens et susciter des vocations. « Nous réalisons en moyenne 450 rencontres par an », précise Philippe Jouanny qui rappelle que la branche dispose d’atouts clefs dans cette démarche : « Dans notre secteur, l’ascenseur social fonctionne à merveille. » Deuxième atout : la formation des salariés, qu’il qualifie de « très efficiente » et qui s’insère dans une démarche globale : « Nous voulons aider les entreprises à effectuer un changement technologique, social et sociétal », assure le président de la FEP.

Combattre l’auto-censure

La branche a par ailleurs lancé des formations sur l’égalité professionnelle pour combattre les stéréotypes qui peuvent réduire l’attractivité d’un secteur dont 70 % des salariés sont des femmes. Une à deux sessions sont prévues dans chaque région, impliquant en moyenne une quinzaine de dirigeants ou de responsables de ressources humaines. Une initiative appelée à se « multiplier » en 2020. « Il faut aussi combattre le phénomène d’auto-censure des femmes », ajoute Patricia Charrier-Izel, secrétaire générale du Fare Propreté. Pour l’heure, 32 % des cadres du secteur sont des femmes, laissant présager une marge de progression significative.

Un recrutement plus objectif

Agir sur le recrutement est un autre axe d’action. Un outil d’e-learning va ainsi aider les entreprises à réduire la discrimination à l’embauche. « C’est un parcours de 1 h 20 qui passe en revue les questions à poser aux candidats, le tri des CV et l’intégration des recrues dans l’entreprise », explique Patricia Charrier-Izel. La FEP en attend un impact d’autant plus important qu’il est adapté à l’environnement des entreprises de propreté. « Avoir un recrutement plus objectif permet de ne pas se couper des profils intéressants », souligne la secrétaire générale du Fare Propreté. La formation n’est pas le seul champ où l’innovation technologique peut jouer un rôle et modifier la perception du secteur. Avec les Trophées de la propreté lancés en 2018, le secteur compte aussi développer la robotisation et la diffusion d’équipements plus ergonomiques. De quoi, là encore, lutter contre les idées reçues qui pénalisent le secteur et attirer de nouveaux profils.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins