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Sur le terrain

Formation : GRDF monte une filière alternance

Sur le terrain | publié le : 29.04.2019 | Pascale Braun

Le réseau de distribution de gaz s’appuie sur un volant constant de 600 alternants pour pourvoir ses postes techniques. Les CFA, l’Éducation nationale et les missions locales sont mis à contribution pour proposer une filière de formation complète à un public diversifié.

À chaque rentrée, depuis près de dix ans, le chiffre surprend par son ampleur : GRDF lance 400 recrutements en alternance, du CAP technicien à l’ingénieur, pour s’assurer un vivier permanent de 600 alternants.

Ce volontarisme tient à des raisons historiques : en 2007, l’ouverture à la concurrence d’EDF et de GDF a mis à mal l’école de métiers commune aux deux entités.

Le recours aux filières de formation classiques a rapidement montré ses limites : « Nous recrutions des jeunes titulaires d’un bac pro en plomberie ou en climatisation qui n’avaient jamais touché une chaudière. Il fallait six mois de formation en interne pour les acculturer à notre entreprise et les rendre opérationnels », explique Nassima Taferant, chargée de projets professionnalisation à GRDF.

Pour instiller des compétences gazières à ses futures recrues dès les bancs de l’école, GRDF et les entreprises connexes ont développé des formations diplômantes sur l’ensemble du territoire. Un partenariat global avec l’Éducation nationale se décline aujourd’hui auprès de 9 CFA et de plusieurs Greta, académies, universités et grandes écoles. Au bac pro Technicien de maintenance ou au titre Technicien réseau gaz de niveau 4 se sont ajoutés la licence pro Gestion et maintenance des installations énergétiques, distribution d’énergie et performance énergétique option gaz (niveau 2) dispensée par l’IUT de Villetaneuse et le mastère Ingénierie du gaz (niveau 1) proposé par l’École des Mines-Paritech. L’effectif des alternants se compose de 30 % de niveaux 1 et 2, 40 % de BTS et 30 % de CAP et bacs pro.

GRDF a formé en interne 600 tuteurs afin d’accompagner individuellement chaque stagiaire et optimiser la transformation de l’alternance en CDI. Les trois quarts des recrutements visent à préparer des emplois de cœur de métier dans la maintenance, l’ingénierie et le développement des réseaux.

Des emplois cœur de métier

L’entreprise ne ménage pas ses efforts pour les faire connaître : elle propose des journées portes ouvertes et chantiers-écoles, participe aux salons de l’emploi et envoie à l’occasion des représentants des RH et des managers qui se rendent en estafette au plus près des viviers de recrues. « Outre notre partenariat avec l’Éducation nationale, nous coopérons avec les services emploi de Nancy et de Dijon, les missions locales, Cap emploi et les maisons de l’emploi pour présenter nos offres », indique Sandryne Jafra, responsable emploi et diversité GRDF dans le Grand Est, où elle recrute chaque année 45 alternants.

Titulaire du Label Diversité, GRDF applique au sourcing de ses alternants la politique d’égalité des chances en vigueur pour l’ensemble des recrutements. Elle cible ainsi les jeunes candidats au bac pro, mais aussi les femmes, les demandeurs d’emploi, les personnes handicapées ou les militaires en reconversion. « Au-delà des compétences, nous recherchons des postulants contributifs, fiables et adaptables. Si nous détectons chez le candidat une véritable appétence pour nos métiers, nous mobilisons les moyens nécessaires à sa mise à niveau », assure Nassima Taferant. GRDF utilise à l’occasion la Préparation opérationnelle à l’emploi (POE) proposée par Pôle emploi pour dispenser au candidat un cursus de 400 heures de mise à niveau avant d’entrer en alternance. Le dispositif permet notamment à des femmes n’ayant aucune notion des techniques gazières, mais s’avérant bricoleuses, efficaces et disposées à travailler en extérieur, de construire un projet professionnel.

Transition écologique

L’alternance est devenue un levier important des recrutements en CDI – et pourrait l’être plus encore, si GRDF parvenait à mieux populariser ses métiers. Les métiers du gaz demeurent encore moins connus que d’autres grandes filières de service public. Leur notoriété pourrait cependant augmenter à la faveur de la transition énergétique : le développement du gaz naturel, du biométhane ou encore, de la mobilité « verte » nécessiteront demain de nouvelles compétences.

Auteur

  • Pascale Braun