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Fin de carrière : Chez Arkea et la Maif, une transition plus douce entre vie active et retraite

Le point sur | publié le : 29.04.2019 | L. T.

La demande de départ en retraite progressive n’est pas unilatérale : les entreprises peuvent refuser le souhait de leurs collaborateurs. Mais la plupart l’acceptent et encouragent cette transition vers la fin de carrière.

« Répondre à une demande formulée de mieux gérer la fin de carrière » : c’est l’objectif énoncé par la Maif, qui s’est saisi du dispositif légal de retraite progressive pour accompagner ses seniors dans le passage entre vie professionnelle et vie de retraité. L’assureur niortais compte actuellement 182 salariés en retraite progressive. « À la suite d’un travail en concertation mené avec 10 % de l’effectif, nous avons signé un accord en juillet 2017 dont la retraite progressive est le dixième point », souligne Béatrice Guéguiniat, qui pilote le projet Oser, pour une « organisation souple épanouissante et responsabilisante » du temps de travail. « Auparavant, les salariés avaient la possibilité d’une retraite progressive avant l’âge de départ légal avec une option à 60 % ou 80 % de temps partiel. Aujourd’hui, une troisième option leur est proposée : 40 % de temps partiel avec une dispense d’activité. » 87 % des salariés en retraite progressive ont choisi de passer à 40 %. En réalité, ils ne travaillent pas à 40 %. « Ils peuvent bénéficier d’un temps partiel annualisé avec dispense d’activité », explique la chargée de projet. La Maif finance ainsi le temps partiel, mais le senior est déjà sorti des équipes. « Cela permet un meilleur épanouissement des salariés qui ont d’autres aspirations en fin de carrière, et côté employeur, cela offre de faire entrer de nouveaux salariés, soit sur les mêmes emplois, soit sur de nouveaux métiers en lien avec la digitalisation : tout le monde s’y retrouve », analyse-t-elle.

Onboarding versus fin de carrière

« On parle beaucoup de l’onboarding, c’est-à-dire de l’intégration des nouveaux salariés, mais c’est aussi important de penser à l’ensemble du parcours de vie et à la fin de carrière : la retraite progressive est un bon moyen de transition. » Pour Béatrice Guéguiniat, la retraite progressive entre dans le panel d’organisation des temps de travail, au même titre que les jeunes parents ou les aidants peuvent être accompagnés. Le télétravail en fait partie également, 600 salariés en bénéficient cette année. « La qualité de relation appréciée par les sociétaires Maif est due au fait que les salariés se sentent bien dans leur entreprise et tous les dispositifs qui les accompagnent dans leurs différents temps de vie permettent ça », défend-elle. Concrètement, chaque salarié qui souhaiterait bénéficier de ce dispositif de retraite envoie un e-mail à la DRH. L’équipe dédiée aux questions de retraite (trois personnes) étudie ensuite avec le salarié son dossier pour effectuer des simulations de salaire ou fiscal. « Une fois que le salarié a toutes les informations, il peut faire son choix. »

Conseil et accompagnement

Pour accompagner ses salariés dans leur choix, Arkéa (Crédit Mutuel) propose, elle, une demi-journée d’information sur les dispositifs de retraite à tous ses collaborateurs de plus de 57 ans. La retraite progressive est alors évoquée, avec des conditions particulières mises en place dans l’entreprise de 7 000 personnes. « Pour que le collaborateur puisse adapter son envie de retraite avec sa fin de carrière, nous proposons, entre autres, une retraite progressive avec un temps partiel chômé rendu possible grâce aux sources multiples d’épargne temps : RTT, congés payés, conversion en jours de la prime de médaille du travail, des indemnités de fin de carrière ou des primes d’intéressement, par exemple », explique Sandrine Bourbao, responsable Études RH chez Arkéa. L’entreprise leur offre également un conseil fiscal et un accompagnement par Objectif retraite, financé par l’entreprise. Des actions de mécénat de compétences, de projets d’accompagnement des jeunes salariés ou de tutorat sont aussi proposées à ceux qui préfèrent rester en poste.

Si la retraite progressive est très peu demandée, la responsable des ressources humaines en parle de plus en plus pour encourager les seniors à se saisir de ce dispositif qu’elle juge « intéressant ». « L’inconvénient peut être une perte de pouvoir d’achat liée au déclenchement de la pension retraite pour le salarié, mais nous devons en parler pour que chacun puisse choisir en fonction de sa situation familiale, de ses envies et de ses objectifs personnels », encourage Sandrine Bourbao.

Auteur

  • L. T.