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Métiers : « L’accompagnement devrait être une grande cause nationale »

L’actualité | publié le : 29.04.2019 | Benjamin d’Alguerre

Le premier « Observatoire des métiers de l’accompagnement » a été inauguré le 15 avril au CESE. Il se donne pour ambition de devenir le centre de ressources de ces professions dont le périmètre ne se limite pas au monde du travail.

Ils sont coachs, formateurs-consultants, conseillers en évolution professionnelle, auxiliaires de vie, chargés de bilans de compétences, aidants familiaux ou conseillers en transition énergétique. Ils n’exercent pas les mêmes métiers, n’appartiennent pas aux mêmes branches, mais ont en commun d’appartenir à la grande famille des professionnels de l’accompagnement. Un secteur que l’Observatoire des métiers de l’accompagnement (OMA), lancé le 15 avril dernier, se propose d’étudier pour en tirer des cartographies prospectives. « De nouveaux métiers apparaîtront dans ce domaine essentiel au développement économique et social. Il s’agit d’apporter aux dirigeants politiques, économiques, sociaux et culturels ainsi qu’aux multiples professionnels exerçant des métiers de l’accompagnement des outils d’appréciation, des moyens d’information et des actions de rencontre », explique Bernard Ollagnier, délégué général de l’Observatoire.

Enjeu majeur

« Il est temps de faire émerger les métiers de l’accompagnement et de les tirer vers le haut ! », renchérit Thierry Bianchi, président de l’OMA et du Cercle national du coaching (CNC). « Aujourd’hui, tous ces métiers, dans leur grande diversité, évoluent en ordre dispersé alors que l’accompagnement constitue un enjeu économique, social et industriel majeur qui devrait être décrété grande cause nationale », ajoute-t-il. Une nécessité, selon l’OMA, puisqu’à en croire une étude du think tank Démocratie Vivante (centre gauche) associé à l’Observatoire, les Français anticipent des parcours professionnels chaotiques, fortement impactés par les évolutions technologiques. 76 % des sondés indiquent ainsi que l’IA modifiera radicalement leurs modes de vie et de travail et 44 % que l’évolution technologique détruira davantage de métiers qu’elle n’en créera. « Puisqu’il est demandé à chacun d’être de plus en plus autonome à chaque moment de sa vie, il est normal de lui faire bénéficier en retour de davantage de prestations d’accompagnement », résume Thierry Bianchi. Pour les membres de l’Observatoire, la notion d’accompagnement ne se résume pas à des prestations destinées au seul champ professionnel mais s’étend sur tous les aspects de l’existence (vieillissement, maladie, maîtrise des outils numériques, etc.)… tout en ne se confondant pas avec l’assistance.

Financé par le CPA

Le financement de cet accompagnement pourrait être assuré par une extension du périmètre du CPA. Ce compte personnel d’activité, constitué des actuels CPF, C3P et CEC, dont François Hollande voulait faire la grande conquête sociale de son quinquennat, s’est vu étoffé par la réforme de la formation de 2018 via la monétisation du CPF. « Cela l’a renforcé comme outil de protection personnalisé de chacun », explique Aude de Castet, de Démocratie Vivante. Selon elle, l’extension du CPA à la prise en charge des prestations d’accompagnement serait rendue possible par l’adjonction des comptes épargne-temps (CET) à ce « portefeuille de droits ». Pas facile : en 2016, la négociation donnant naissance au CPA s’était grippée sur cette question, le patronat n’ayant pas voulu s’engager en ce sens.

L’OMA s’est fixé une ligne rouge : ne pas devenir une future fédération des métiers de l’accompagnement, ni évoluer en organisme labellisateur ou certificateur. « Notre activité consistera à analyser, décrypter, informer et agir », résume Bernard Ollagnier. Sans organiser, ni diriger.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre