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Contrats courts : Deux études relancent le débat

L’actualité | publié le : 29.04.2019 | G.-S. M.

En attendant le décret qui doit régler le sort de l’assurance-chômage après l’échec des négociations entre le patronat et les syndicats sur les conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi, le débat sur les contrats courts rebondit avec la publication coup sur coup de deux études. La première, publiée en avril par la direction générale du Trésor, retrace l’évolution de ce type de contrat. Ses auteurs notent que l’augmentation du nombre d’embauches en contrats très courts s’observe essentiellement dans le tertiaire, où quatre secteurs d’activité – l’hébergement médico-social et l’action sociale, les arts et spectacles, l’hébergement-restauration, et les services administratifs et de soutien – contribuent à eux seuls à 80 % de l’augmentation de ces embauches. « Entre 2000 et 2017, le recours aux contrats de moins d’un mois a plus que doublé dans l’ensemble de ces secteurs », pointe l’étude. Difficile en revanche de cerner les causes du phénomène. Si l’étude avance « des contraintes de production et d’organisation spécifiques à quelques secteurs d’activité, ainsi qu’à des évolutions réglementaires et juridiques », elle n’établit pas de liens de causalité, faute « d’études sur les facteurs explicatifs de cette progression ».

La seconde étude, l’enquête offre d’emploi et recrutement de la Dares, publiée elle aussi ce mois-ci, apporte un complément d’information éclairant. Elle établit que 20 % des établissements qui recrutent en contrat de plus d’un mois déclarent également avoir recours à des contrats plus courts. Les employeurs invoquent comme principal motif de ces pratiques le remplacement d’un salarié absent. L’immense majorité des établissements (74 %) fait d’ailleurs appel à d’anciens salariés pour effectuer ces CDD courts. Ce type de contrat constitue rarement un marchepied vers d’autres types de contrat de travail. Selon la Dares, seuls 21 % des établissements déclarent proposer fréquemment à leurs salariés un CDD plus long, et 16 % un CDI. De quoi remiser les CDD de très courte durée au rayon des trappes à précarité.

Auteur

  • G.-S. M.