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Les clés

Les femmes : invisibles des luttes syndicales ?

Les clés | À lire | publié le : 22.04.2019 | Lydie Colders

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Les femmes : invisibles des luttes syndicales ?

Crédit photo Lydie Colders

Si les femmes ont été actives pendant le XIXe siècle pour acquérir des droits, « leur rôle a trop été ignoré par les historiens du travail », affirme la sociologue québécoise Rolande Pinard. Dans cet essai féministe brillant, la chercheuse ausculte les causes de cette invisibilité des femmes, à travers un siècle d’évolution du capitalisme. Reléguées à des « activités manuelles précaires et peu qualifiées » dans les usines au XIXe siècle, les ouvrières auraient été marginalisées « du syndicalisme de métier qui profitera aux ouvriers accédant à des emplois plus qualifiés », explique la sociologue. Elle atteste son propos par de nombreuses recherches, montrant comment, dans le capitalisme d’après-guerre, de grands groupes aux États-Unis ont encouragé ce système en privilégiant « la fidélisation des travailleurs seulement », lors de « l’invention du marché interne du travail » du capitalisme industriel. Dans les années 1980, bien qu’ayant massivement investi le travail dans les services, les femmes, plus précaires que les hommes, resteront toujours occultées des luttes syndicales, selon l’auteure. À travers quelques conflits récents (grève de caissières en France en 2008), Rolande Pinard entend démontrer que les employées précaires « ne sont toujours pas soutenues par les syndicats » qui restent « un monde d’hommes ». La reconnaissance du travail des femmes « appelle donc d’autres formes d’action collectives » militantes, estime la sociologue. Un essai critique envers le capitalisme, mais aussi le syndicalisme…

Auteur

  • Lydie Colders