Racheter Monsanto, pour un montant de 63 milliards de dollars, c’est bien mais encore faut-il rentabiliser l’opération. Pour ce faire, l’acquéreur, l’Allemand Bayer, a décidé de se réorganiser. Une restructuration qui se traduit en premier lieu par la destruction de quelque 12 000 emplois à travers le monde (soit environ 10 % des effectifs totaux), dont 4 500 postes en Allemagne, ce qui équivaut à 14 % de la masse salariale de Bayer outre-Rhin. Les coupes dans les emplois, principalement dans l’unité « agriculture », du fait des redondances avec des postes chez Monsanto, devraient toutes être effectuées d’ici à la fin de l’année 2021.

Le PDG de Bayer, Werner Baumann, a beau répéter que cette cure d’amaigrissement n’a rien à voir avec les déboires de Monsanto – et maintenant de Bayer – sur le glyphosate, il n’empêche. Face à un nombre grandissant de poursuites en justice de la part d’utilisateurs victimes d’un cancer (plus de 10 000, dont deux seulement ont été jugées, en faveur des plaignants), la nouvelle structure veut absolument montrer que ce rachat, pour un montant colossal, est un succès, aussi bien en termes de stratégie que d’activités.