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Sur le terrain

Insertion : Avec Hope, Suez et l’Afpa offrent un nouvel espoir à des réfugiés

Sur le terrain | publié le : 15.04.2019 | Benjamin d’Alguerre

Dans le cadre de sa politique RSE, le groupe Suez participe au programme d’intégration des réfugiés Hope. Il accueille une première promotion de 12 personnes en contrat de professionnalisation.

Le programme Hope (Hébergement, orientation, parcours vers l’emploi), lancé en mai 2017, vise à former et à intégrer dans l’emploi un millier de réfugiés sur la période 2017-2019. À la manœuvre, un conglomérat regroupant l’Afpa, sept ex-Opca (Afdas, Agefos PME, Constructys, Faf. TT, Forco, Opcalia et Opcalim), trois ministères (Intérieur, Travail et Logement), huit branches professionnelles et cent cinquante entreprises. Parmi ces dernières, Suez, qui s’est engagée dans le programme en juin 2018. « Notre objectif était double : en premier lieu, cette action semblait conforme à notre politique de RSE, mais elle nous permettait aussi de diversifier nos processus de recrutement, particulièrement sur des postes que nous peinons à pourvoir », explique Laurent-Guillaume Guerra, DRH France du groupe. Parmi ces métiers qui ne trouvent pas preneurs chez Suez : électriciens, agents de maintenance, conducteurs d’engins ou encore collecteurs de déchets. Dans les prochaines années, 450 postes seront à pourvoir au sein du groupe au gré des départs en retraite.

Cours de langue accélérés

Walid et Abdelhamid, deux trentenaires soudanais arrivés en France via l’Italie en 2016, ont fait partie des quarante premiers réfugiés intégrés au processus de recrutement de Suez via Hope. Pris en charge par l’Afpa, ces deux arabophones, comme dix autres réfugiés engagés dans le même cursus, ont bénéficié de cours accélérés pour maîtriser le français et intégrer, dès septembre 2018, un programme de préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC) visant à les former au métier de conducteurs d’engins dans le cadre d’un contrat de professionnalisation signé entre Suez et Opcalia, l’un des deux ex-Opca interprofessionnels. « Ça n’a pas été facile, nous partions de zéro puisque nous ne maîtrisions même pas l’alphabet », confie Abdelhamid. Au Soudan, il avait entamé un cycle d’études commerciales. S’il disposait d’un permis de conduire soudanais, il ne s’était jamais essayé aux véhicules lourds. Dix des réfugiés ont d’ailleurs dû repasser leur permis faute d’équivalence administrative entre le Soudan et l’Union européenne. « La maîtrise de la langue a pu être bloquante pour l’examen du Code de la route », reconnaît Laurent-Guillaume Guerra. Au final cependant, sur les douze candidats, onze ont pu obtenir le précieux sésame. Le dernier doit le repasser courant 2019.

« L’intérêt de Hope, c’est qu’il ne s’agit pas d’un programme d’insertion comme les autres. Il part des besoins des entreprises et adapte les cursus en fonction de ces besoins », explique Virginie Lasserre, cheffe du département de l’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés au ministère de l’Intérieur et responsable du programme place Beauvau. D’abord testé en 2016 dans deux régions (Île-de-France et Hauts-de-France) et auprès de 200 personnes, Hope a été étendu à douze l’année suivante pour 1 000 réfugiés. Avec des résultats encourageants : 70 % des concernés ont validé leur certificat en langues, 86 % ont réussi leur certification professionnelle et 70 % étaient entrés dans l’emploi à l’issue du programme. En 2019, il sera étendu à 1 500 nouveaux réfugiés. À nouveau, Suez compte bien être au rendez-vous.

1 001 connexions

Lancée officiellement le 28 mars, « 1 001 connexions » est une application smartphone destinée à favoriser l’insertion des primo-arrivants. Développée par Opcalia et l’éditeur Unilearn, elle propose entre 80 et 150 heures de cours sous forme de vidéos et de quiz sur la langue et la culture française et comprend une initiation aux valeurs de la République. L’Opco qui succédera à Opcalia devrait en récupérer la gestion et cette application pourrait être mise à la disposition des acteurs impliqués dans le programme Hope, peut-être dès 2020.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre