logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Formation : Un campus de la mobilité pour répondre aux besoins du secteur

Sur le terrain | publié le : 15.04.2019 | Valérie Auribault

Automobile, cycle ou motocycle… les secteurs de la mobilité recrutent. Le Campus des services de l’automobile et de la mobilité qui a ouvert ses portes à Guyancourt il y a tout juste un an, forme les futurs talents en attirant les jeunes générations.

« Le monde de la moto, je le connais depuis que je suis toute petite. Aujourd’hui, ce secteur recrute. Cela m’a donné envie de sauter le pas. » À 40 ans, Vanessa, qui travaillait depuis vingt ans dans le secteur de l’enfance, a opéré un virage à 180 degrés. Pour sa reconversion professionnelle, elle a choisi le C-Sam, le Campus des services de l’automobile et de la mobilité. Implanté voilà un an à Guyancourt (78), ce campus est un centre de formation d’excellence des secteurs de l’automobile, de la moto et du vélo. « L’originalité du campus vient du fait qu’on retrouve plusieurs opérateurs de formation sur un même site. C’est ce qui fait la force de cet endroit », explique Sabrina Kockenpoo, déléguée régionale Île-de-France ANFA.

Le centre regroupe l’ANFA (Association nationale pour la formation automobile), le Garac (École nationale des professions de l’automobile), l’INCM (Institut national du cycle et du motocycle), l’Aforpa (une association pour la formation automobile en alternance) et le GNFA (Groupement national pour la formation automobile). Un regroupement des forces nécessaires car le secteur de la mobilité recherche de la main-d’œuvre désespérément. « La filière de l’automobile devrait pourvoir 50 000 postes dans les cinq prochaines années, poursuit Sabrina Kockenpoo. Des ouvriers qualifiés, des techniciens, des chefs d’ateliers, des chefs d’encadrement, du personnel dans les métiers de la réception. Ces dernières années, le secteur a subi la crise. Et beaucoup d’anciens sont partis à la retraite. Le manque d’appétence pour ces professions a empêché le renouvellement. »

Des métiers en perpétuelle évolution

Désormais, il s’agit de séduire les nouvelles générations en présentant l’évolution des métiers liés à l’automobile et aux deux-roues : objets connectés, véhicules hybrides, électriques voire autonomes. Les métiers ont considérablement évolué et nécessitent de solides compétences.

L’implantation du campus n’a pas été choisie au hasard. Les plus grandes marques automobiles se sont établies dans les Yvelines. Le Technocentre Renault se trouve à Guyancourt. BMW et Mercedes ont implanté leur siège à Saint-Quentin-en-Yvelines et le groupe PSA a installé le sien à Poissy. Aujourd’hui, les entreprises de ce territoire de l’ouest parisien se tournent vers le C-Sam pour y dénicher les salariés de demain. Le centre accueille tous les publics : jeunes en apprentissage, demandeurs d’emploi en reconversion ou ayant un projet de reprise d’entreprise, étudiants visant un diplôme d’ingénieur ou encore des salariés en formation continue. CAP, bac pro, BTS, contrat de professionnalisation… le campus propose aussi des diplômes de branche comme le CQP Technicien expert après-vente et CQP dépannage-remorquage. Le seul diplôme de ce type dispensé en Île-de-France.

À la rentrée 2019 devrait se mettre en place une licence professionnelle “Organisation Management des services de l’automobile” en lien avec l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. « Nous travaillons aussi avec les collèges et les lycées dans le cadre d’opérations découvertes des métiers de la mobilité. Nous souhaitons également attirer le public féminin. »

Le deux-roues recrute

Le secteur du deux-roues est aussi en pleine expansion. La filière vélo devrait générer à elle seule jusqu’à 125 000 emplois d’ici 2025. « Un bon mécanicien-cycle au chômage, cela n’existe pas », assure Cédric Jeanrock, gérant de Summun Bike à Voisins-le-Bretonneux. La filière moto enregistre 2 % à 3 % d’augmentation des immatriculations par an. « L’évolution technologique, tant dans le secteur du vélo avec l’assistance électrique ou le freinage hydraulique, que dans la moto avec des diagnostics plus complexes et une gestion du recyclage et de l’environnement plus exigeante, font que les recrutements s’opèrent auprès d’un personnel très qualifié », explique Jean Le Naour, directeur de l’INCM. Lors des dernières portes ouvertes à la mi-mars, plus de 500 visiteurs, jeunes et moins jeunes, sont venus se renseigner sur les formations du campus.

Auteur

  • Valérie Auribault