L’échec des négociations sur la réforme de l’assurance chômage relève en partie de ses objectifs difficilement conciliables, estime le laboratoire d’idées Terra Nova : « lutte contre le chômage et la précarité », « efficacité du marché du travail », « compétitivité des entreprises », « équilibre des comptes ». Dans sa note du 4 avril, Terra Nova se focalise sur la lutte contre les contrats courts. Deux grandes mesures sont proposées. La première modifie les règles d’indemnisation pour réduire les allers-retours entre chômage et emploi, synonymes de « trappe à précarité ». Elle révise également les allocations qui complètent des salaires réguliers dans des emplois pérennes, car elles relèveraient d’un « dévoiement de la logique de revenu de remplacement et d’aide au retour à l’emploi de l’assurance chômage ». Il s’agirait alors de limiter à douze mois l’indemnisation des activités réduites. La seconde proposition consiste à moduler les cotisations d’employeurs en fonction de leurs recours aux contrats courts. Soit en se basant sur le turn-over des entreprises, soit en mettant en place une cotisation forfaitaire uniforme pour l’ensemble des ruptures de contrat de travail. Avec une cotisation forfaitaire de 20 euros, « on augmente le coût du travail d’un CDD d’une journée de 25 %, d’une semaine de 5 %, d’un mois de 1,25 % ». En décembre dernier, un rapport de l’OFCE commandé par le Sénat proposait déjà une dégressivité des cotisations chômage en fonction de la durée du contrat de travail.