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Rémunération : Le climat social fait baisser la part variable des cadres d’Orange

L’actualité | publié le : 15.04.2019 | Gilmar Sequeira Martins

Mauvaise surprise pour une partie des cadres d’Orange qui ont constaté que le montant de leur part variable managériale (PVM) au titre du 2e trimestre 2018 avait baissé. C’est en tout cas ce que révèle une lettre de la CFE-CGC adressée fin mars à la DRH. « La part variable managériale représente jusqu’à 10 % du revenu d’un cadre moyen et jusqu’à 30 % pour un cadre dirigeant, explique Sébastien Crozier, président de ce syndicat. Pour un cadre moyen avec un revenu fixe annuel de 50 000 euros, la PVM peut atteindre 5 000 euros et 45 000 euros pour un cadre dirigeant avec une rémunération annuelle de 150 000 euros. » Selon Sébastien Crozier, la baisse peut atteindre 1 350 euros par an pour un cadre dirigeant et 600 euros pour un cadre moyen. Elle tient à une évolution du baromètre social qui entre dans le calcul de la PVM. Depuis 2018, il recueille les avis des 50 000 cadres du groupe et non plus seulement ceux des 1 000 cadres les plus importants.

Pour la CFE-CGC, l’élargissement de l’assiette du baromètre social amène à un double dévoiement du dispositif : « Les cadres constituent 60 % du corps social d’Orange, rappelle Sébastien Crozier. Puisque le baromètre a un impact sur leur PVM, comment ne seraient-ils pas influencés en y répondant ? Et comment ne seraient-ils pas tentés d’inciter leurs collaborateurs à répondre plutôt positivement ? » Dans sa lettre à la DRH, la CFE-CGC demande l’ouverture de négociations afin de réviser les critères d’attribution de la PVM, d’en faire disparaître le baromètre salarié et de dédommager les bénéficiaires en conséquence. « Le baromètre salarié ne doit pas être utilisé comme instrument agissant sur la rémunération, assène Sébastien Crozier. Si tel n’était pas le cas, nous appellerons à le boycotter. Continuer dans la situation actuelle, qui est consubstantiellement toxique, c’est mettre l’ensemble du corps social d’Orange dans une situation inextricable. » Sans réponse de la DRH, la CFE-CGC envisage de porter l’affaire en justice. Sollicitée, la DRH n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet, indiquant que « les résultats pour ce critère [le baromètre social] marquent un léger fléchissement par rapport à l’exercice précédent tout en restant satisfaisants ».

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins