On est loin des 35 heures… Selon l’étude d’ADP The Workforce View in Europe 2019, qui vient d’être publiée, après des entretiens avec 10 585 salariés en Europe, dont 1 410 en France, portant sur leur sentiment à l’égard de leur environnement professionnel, 58 % des salariés français effectuent régulièrement des heures supplémentaires sans être rémunérés pour autant. La moyenne est de près de cinq heures (4 h 37) par semaine sans contrepartie. Pis, 12 % des salariés interrogés disent même travailler plus de 10 heures sans rémunération supplémentaire… Autant dire que si l’équilibre entre le travail et la vie personnelle est une question d’intérêt depuis plusieurs années, cela n’empêche pas les employeurs – ou les salariés eux-mêmes – d’avoir des attentes irréalistes par rapport à la quantité de travail fournie ou la performance, une incitation perverse à travailler toujours plus…
Cependant, en France, le nombre d’heures supplémentaires non rémunérées diminue de manière significative parmi les salariés les plus jeunes, note l’étude. En effet, 7 % de la génération Z (16 à 24 ans) déclarent effectuer plus de 10 heures “sup” par semaine, soit deux fois moins que leurs collègues de la génération Y (16 % des 25-34 ans). Par ailleurs, le problème des heures supplémentaires non payées n’est pas le fait de la France seulement. Bien au contraire. Il est particulièrement répandu en Allemagne (71 %), en Espagne (67 %) et au Royaume-Uni (66 %). Dans ce dernier pays, près d’un quart (22 %) des salariés disent travailler gratuitement au moins 10 heures supplémentaires par semaine, soit plus du double que dans les autres pays européens. Quant aux secteurs, c’est l’informatique, de même que les télécommunications et l’éducation, qui comptent le plus de professionnels effectuant du travail non rémunéré, avec plus de 10 heures par semaine pour la majorité des salariés.
