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Chine : Les forçats de la tech se rebiffent

L’actualité | publié le : 15.04.2019 | Lys Zohin

On appelle cela le 996, autrement dit, les horaires de travail en chine, en particulier dans l’industrie de la tech, sont de 9 heures du matin à 9 heures du soir, six jours sur sept… Un rythme épuisant, même pour des jeunes ingénieurs et développeurs aux dents longues, et qui commencent à craquer. Au point de lancer, comme cela vient d’être le cas, un signal d’alarme sur une plateforme de développement ouverte très fréquentée par les professionnels du milieu, le Github. Un post (anonyme) qui dénonçait cette situation a fait fureur et a été “liké” pas moins de 30 000 fois… Le développeur qui l’a écrit cite en particulier deux sociétés, Youzan et JD.com, qui abuseraient de ces pratiques. « De quoi se retrouver aux urgences pour épuisement », relève l’auteur du post, qui a mis en pièce jointe une copie du Code du travail chinois avant de conclure : « Nous devons accroître notre conscientisation sur les questions de droit du travail, comme les Occidentaux. » De même, il a adapté le slogan des Afro-Américains luttant contre la violence policière pour lancer : « Developers’ lives matter »…

Non seulement le Code du travail chinois interdit que les heures supplémentaires dépassent 36 heures par mois, mais en plus, il précise que les salariés qui pratiquent le 996 doivent percevoir un salaire de 2,275 fois leur salaire de base, pour compenser leurs efforts. Or selon les salariés qui se rebellent, c’est rarement le cas.

Sur les deux entreprises pointées du doigt, seule JD.com a répondu, en déclarant qu’elle « croyait au concept de travailler dur et à la notion d’être très engagé, ce qui conduit au succès », tout en jurant quand même qu’elle faisait la promotion d’une approche « saine et efficace du travail » auprès de ses salariés… Travailler jusqu’à l’épuisement n’est pourtant pas forcément la recette du succès. Selon une récente étude de CB Insights, un cabinet international spécialisé, sur 100 start-up qu’il a étudié et qui ont fermé, le burn-out a été la principale cause d’échec pour 8 % d’entre elles.

Auteur

  • Lys Zohin