Se connaître soi-même est une exploration sans fin. Mais elle est essentielle, à la fois pour soi et pour ceux qui nous entourent.

Pour soi d’abord. Que sait-on finalement de soi ? Même si l’on vit tout le temps avec la personne que l’on est, il est rare d’avoir « une expérience directe » de soi. Nous passons donc par le mental et par une représentation construite au fil du temps ; une sorte d’image de qui nous sommes, à laquelle nous nous identifions en pensant « Ça, c’est moi, c’est qui je suis ». Mais ce n’est qu’une image… il va falloir la dépasser.

Chacun peut commencer par observer ses tendances naturelles, et prolonger l’exploration à travers des tests de personnalité ou des typologies de caractère. À condition que ces approches soient sérieuses, bien entendu, et que les résultats soient débriefés par des praticiens expérimentés. J’ai vu des personnes remplir un questionnaire MBTI archi-simplifié trouvé sur internet et se sentir accablées puis totalement déprimées par les résultats…

En fait, elles interprétaient comme défauts indélébiles certains aspects du type de personnalité qu’elles avaient trouvé. Mieux se connaître, oui, mais dans des conditions professionnelles et avec les prises de recul adéquates.

Autre piste pour progresser : la manière dont on a traversé certaines épreuves de la vie. Quand le ciel nous tombe sur la tête, comment réagit-on ? Fait-on comme si de rien n’était pour tenir le coup, est-on combatif, abattu, révolté, résilient ? Dans quel registre de vie va-t-on chercher la force de se redresser ? Quand on a dû surmonter des difficultés, par quels états émotionnels est-on passé ? Comment s’en est-on sorti ? Avec l’aide de qui et au moyen de quoi ? Qu’a-t-on appris sur sa façon personnelle de vivre ces moments déterminants ? La souffrance est là pour percuter le cœur et lui permettre de s’ouvrir, dit la sagesse.

Notre cœur s’est-il ouvert, s’est-on assoupli, humanisé, ou au contraire renfermé, en se protégeant comme derrière une nouvelle cuirasse ?

Mieux se connaître, c’est important aussi pour les autres. Ceux avec lesquels on travaille, et ceux qui nous entourent dans notre vie privée. Aucun acte n’est neutre, aucune attitude n’est sans effet. Quelle énergie transmet-on, quel impact a-t-on sur les autres, comment est-on perçu ? Est-on vécu comme quelqu’un de contrôlant ? généreux ? pompant ? joyeux ? aidant ? Observez les remarques ou réactions de vos proches, et si vous n’êtes pas sûr de vos perceptions, essayez de vous mettre à la place de votre interlocuteur pour ressentir ce qu’il vit face à vous. Cet exercice d’empathie est riche d’enseignements !

Ensuite, il faut évidemment approfondir en recueillant de vrais feed-back de leur part.

« Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’univers et les dieux… » Nous n’en sommes qu’au début du parcours évoqué dans cette phrase gravée sur le temple de Delphes. Que ce soit par l’exploration des potentiels du cerveau, l’intuition, les recherches scientifiques sur les états modifiés de conscience ou les multiples formes de concentration et de méditation, de nouvelles frontières s’ouvrent à nous. La découverte de qui nous sommes en tant qu’être humain, avec nos incroyables possibilités intérieures, ne fait que commencer.