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Sur le terrain

QVT : Un accord sur la piste d’envol chez Transavia France

Sur le terrain | publié le : 08.04.2019 | Sophie Massieu

La compagnie à bas coût d’Air France-KLM vient de signer avec l’ensemble des partenaires sociaux un texte global en dépit de la diversité de ses professions. Parmi les points saillants : le recours à la médiation ou la désignation de référents métiers. Et, à la clé, un outil de mesure de satisfaction.

« J’ai toujours apprécié l’ambiance et, selon moi, nous sommes dans un environnement favorable pour travailler », estime Loïc Ortega, ingénieur sécurité des vols, chez Transavia France, la compagnie low cost du groupe Air France-KLM, depuis deux ans. Il reconnaît s’intéresser aux questions de qualité de vie au travail, sans pour autant vouloir adhérer à un syndicat : « La sécurité des vols dépend aussi d’actes humains, et il s’avère donc d’autant plus important de se sentir bien dans son environnement de travail. » Conscient d’occuper une fonction « transverse en lien avec de nombreux métiers de la compagnie », il lui a semblé logique de s’engager en tant que référent métier. « Je souhaite être le relais entre ce que compte mettre en place la direction et les besoins du personnel, permettre la circulation des informations dans les deux sens. » Ces référents métiers viennent de voir le jour chez Transavia France, dans le cadre de l’accord général sur la qualité de vie au travail, que vient de signer la compagnie avec l’ensemble des syndicats. Stewards et hôtesses de l’air, agents au sol et pilotes, l’ensemble des personnels est couvert par ce texte, et chacune de ces trois catégories de professionnels devra compter au moins deux référents, en cours de recrutement sur la base du volontariat. « Je tenais à ce que nous élaborions un accord global, explique Hélène Clavé, directrice des ressources humaines. Pour autant, il devait intégrer les spécificités métier, très diverses. Nous avons donc défini un socle de principes directeurs, des fondamentaux, comme l’égalité professionnelle, le droit à la déconnexion… Ils seront déclinés en mesures concrètes de façon catégorielle. » Ce socle commun était, estime-t-elle, la seule façon de réellement proposer une expérience collaborateur identique à celle du client : le « feel good ». « Nous devons avoir un langage commun à l’entreprise », résume-t-elle.

Soutien aux aidants, droit à la déconnexion…

L’accord traite de la qualité des relations au travail, d’égalité professionnelle ou encore d’équilibre vie professionnelle/vie privée. C’est ainsi qu’un guide de la déconnexion a été édité. Ou que des mesures de soutien à la parentalité et aux aidants ont été adoptées. Ainsi, les congés parentalité des personnels navigants commerciaux et des personnels au sol ont été alignés. Facilitation du recours au télétravail, notamment pour les femmes enceintes navigantes ou aménagement des plannings pour leur permettre d’allaiter comptent aussi parmi les décisions actées. Les aidants, eux, seront accompagnés, désormais sans condition d’ancienneté, et une sensibilisation aux congés aidants sera menée. Côté transports, une indemnité kilométrique vélo est en cours de calcul et depuis fin 2018, un covoiturage est organisé. Une mesure qui a séduit une soixantaine de personnes, soit 30 % des personnels au sol, pour un total, pour l’heure, de plus de 500 courses.

Médiation et mesure de satisfaction

Pour améliorer, lorsque nécessaire, les relations au travail, l’accord prévoit de recourir à la médiation. Dans deux circonstances : pour prévenir un contentieux, ou fluidifier des relations de travail qui seraient complexes avec un collaborateur. La médiation, extérieure à l’entreprise, peut être sollicitée par un salarié, un manager, ou un responsable des ressources humaines. Hélène Clavé dit avoir déjà testé ce regard extérieur, avec succès, ce qui l’a conduite à intégrer ce dispositif à l’accord. Enfin, d’ici la fin de l’année, un outil de mesure de satisfaction sera mis en place, à l’image de ce qui existe pour connaître le degré de contentement du client. « Cela nous aidera à construire, au-delà de l’accord, les plans d’action et à les ajuster, prévoit Hélène Clavé. Pour que la qualité de vie au travail ne soit pas seulement inscrite dans des textes, et devienne une manière d’être. »

Auteur

  • Sophie Massieu