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Unédic : Ces allocataires qui tirent plus de revenus de leur travail…

L’actualité | publié le : 08.04.2019 | Lys Zohin

Depuis vingt ans, la part d’allocataires de l’Assurance chômage qui travaillent n’a cessé d’augmenter. Cette proportion est ainsi passée de 22 % en 1995 à 46 % en 2017 (dernière statistique connue), ce qui correspond, pour 2017, à quelque 1,7 million de personnes chaque mois. L’idée d’offrir aux allocataires la possibilité de cumuler allocation chômage et emploi part du principe qu’il faut inciter les personnes inscrites au chômage à reprendre une activité, et cela passe parfois par des petits jobs, des CDD, de l’intérim… Pour mieux connaître leur profil, l’Unédic a réalisé, en août 2018, une enquête auprès d’un échantillon de ces allocataires qui travaillent. Il ressort ainsi que, parmi les allocataires qui avaient travaillé au mois de juin 2018, 43 % cumulaient une partie de leur allocation chômage avec un salaire, tandis que 57 % n’avaient pas été indemnisés, leur rémunération, ce mois-là, étant trop élevée pour qu’ils perçoivent une allocation chômage. Par ailleurs, en moyenne, ceux qui ont été indemnisés déclarent un revenu d’activité mensuel de 830 euros net et une allocation chômage de 490 euros, soit un total de 1 320 euros. Le revenu d’activité moyen des non-indemnisés qui travaillent est quant à lui de 1 480 euros par mois. Les revenus d’activité composent ainsi l’essentiel, voire la totalité, des revenus des personnes inscrites à Pôle emploi et qui travaillent. Ces travailleurs sont pauvres pour la plupart, au point, d’ailleurs que 40 % des ménages qui sont dans cette situation de cumul vivent en dessous du seuil de pauvreté. Enfin, la plupart des allocataires salariés interrogés par l’Unédic font état de situations d’emploi très diverses, qui vont du CDD ou de l’intérim de plus de 31 jours (42 %) à des CDD et de l’intérim de moins de 31 jours (29 %) et même des CDI, souvent à temps partiel, et si peu rémunérés par rapport au salaire précédent sur lequel se fonde le calcul des allocations que la personne inscrite peut bénéficier du système. Quelque 20 % des allocataires qui travaillent étaient ainsi dans ce cas.

Bataille de chiffres sur le niveau d’allocations

Alors que les tensions entre partenaires sociaux et gouvernement ont été vives sur la réforme de l’assurance chômage et la question des contrats courts en particulier, deux institutions viennent de publier des chiffres concernant les allocations, dans le sillage d’une petite phrase prononcée récemment par la ministre du Travail, selon laquelle « un chômeur sur cinq » percevrait davantage en allocation chômage que le montant de son salaire précédent. Pour l’Unédic, le nombre de chômeurs qui seraient dans cette situation avantageuse ne serait en fait que de 4 %, et s’expliquerait par le fait que ces inscrits auraient travaillé moins de 25 % de l’année précédant leur inscription. En revanche, Pôle emploi confirme les dires de Muriel Pénicaud, en affichant un chiffre de 21 % d’allocataires qui bénéficieraient d’un taux de remplacement de plus de 100 %. La raison ? Une activité particulièrement morcelée avant un chômage qui permet ces compensations. De quoi relancer la polémique sur les contrats courts…

Auteur

  • Lys Zohin