La CFDT a décidé de déposer un nouveau recours auprès du Conseil d’État pour réviser les seuils d’exposition aux particules fines des travailleurs dans les gares, les métros et les tunnels. Alors que le seuil d’information aux particules fines en extérieur est de 50 µg/m3 en moyenne par jour, les agents travaillant dans le métro parisien peuvent être exposés à des taux jusqu’à quatre fois supérieurs. « Il ne peut pas y avoir deux normes, une pour les citoyens et une pour les salariés », tempête Patrick Rossi, secrétaire de la Fédération générale des transports environnement de la CFDT, rappelant que la pollution est responsable de 46 000 décès par an. « Bien qu’il soit reconnu que l’exposition chronique aux particules contribue au risque de développement des maladies cardiovasculaires, respiratoires et des cancers pulmonaires, les pouvoirs publics se taisent.
On est face au même problème qu’avec celui de l’amiante.
Les effets sont différés à long terme. On est hors tableau des maladies professionnelles, avec la difficulté de faire le lien entre l’exposition au risque et la maladie », explique Patrick Rossi.
En 2015, le syndicat avait déjà saisi la juridiction administrative dans le but de modifier l’article R. 4222-10 du Code du travail qui autorise un niveau d’exposition maximal pouvant aller jusqu’à 5 000 µg/m3 par période de huit heures dans des « locaux à pollution spécifique ». À l’époque, la demande avait été rejetée au motif que le gouvernement avait commandité un rapport à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pour permettre de revoir la norme. Depuis, la CFDT attend les recommandations de l’Anses. « Fin novembre, nous avons demandé où était le rapport et n’avons obtenu de réponse, ni de l’agence ni du ministère du Travail », affirme Patrick Rossi.
