Après le volontariat à l’international (VIE) qui permet à des jeunes d’aller prêter main-forte à des entreprises françaises installées à l’étranger, voici le « volontariat territorial en entreprise » (VTE). Lancé le 2 avril, cette période en CDD d’un an ou plus va permettre à des volontaires de « se faire le cuir », selon Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale. Ils pourront assister des dirigeants d’entreprise. Appelé à se déployer sur les 124 « territoires d’industrie », ce dispositif est censé soutenir les PME et les ETI mais aussi « répondre au besoin de sens qu’expriment de plus en plus de jeunes », ajoute Gabriel Attal. Malgré leur attrait proclamé pour les structures à taille humaine, bien peu se dirigent vers des PME, or ces structures manquent cruellement de talents. Selon une étude publiée par le Lab Bpifrance, 57 % des petites et moyennes sociétés estiment que cette carence bloque leur développement. Le handicap s’accroît proportionnellement avec l’éloignement des grandes métropoles. Pour inciter les jeunes diplômés à franchir le pas, Bpifrance a déjà identifié 400 entreprises « à fort potentiel » et des partenariats sont en cours de négociation avec de grandes écoles de commerce situées à Lyon, Troyes, Paris et… Belfort. Un site rassemblant toutes les offres devrait également voir le jour. L’État et les collectivités locales vont aussi appuyer le dispositif avec des pass’ sport, transport ou culture, voire des subventions pour favoriser la mobilité. À terme, les pouvoirs publics tablent sur un rythme de croisière de 2 000 volontaires par an et s’attendent déjà à conclure une centaine de contrats avant la fin de l’année. Pour Philippe Mutricy, directeur de l’évaluation des études et de la prospective chez Bpifrance, la fenêtre de tir est propice : « Ce qu’on veut, avec le VTE, c’est que les jeunes ne passent pas à côté d’opportunités magnifiques. Qu’ils aillent au moins regarder du côté des PME. » Il parie que ceux qui « y auront goûté auront envie d’y revenir ».