Ils sont aujourd’hui 830 000 mais d’ici à 2030, il en faudrait au moins 20 % de plus. Eux, ce sont les personnels qui travaillent dans le champ de l’autonomie des personnes âgées dépendantes, dont le nombre devrait, selon un scénario moyen, passer de 2 millions en 2015 à 2,32 millions en 2030. La pénurie de main-d’œuvre est donc un « risque crédible ». Voilà ce qu’écrit Dominique Libault, haut fonctionnaire et actuel président du Haut conseil du financement de la protection sociale, dans son rapport rédigé à l’issue de la concertation sur le grand âge et l’autonomie lancée en octobre dernier.

Pour lui, il est donc urgent de recruter, mais aussi de fidéliser, des collaborateurs dans ce secteur. À la fois pour répondre à l’augmentation du nombre de personnes âgées, mais aussi pour offrir un meilleur service : il estime notamment que le nombre d’équivalents temps plein devrait passer, en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, de 63 à 76 pour 100 résidents.

Il en appelle par conséquent à un plan national métiers. Au menu, une montée en compétences et un renforcement de l’attractivité.

Il invite pour cela au développement de l’apprentissage, à la refonte des référentiels compétences, à un rapprochement entre les différentes conventions collectives, à une meilleure prévention des risques professionnels ainsi qu’à un travail sur les perspectives de carrière, notamment pour les aides à domicile et les aides-soignants.

Pour financer ce plan, le rapport préconise, notamment, de créer un fonds doté de 150 millions d’euros par an, sur les questions de qualité de vie au travail de prévention et d’accès à la formation. En recevant le rapport, jeudi 29 mars, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la santé, a annoncé qu’elle nommerait prochainement une personne en charge de l’élaboration de ce plan métiers. Le projet de loi sur le grand âge, lui, devrait voir le jour à l’automne.