« J’ai appris beaucoup de choses sur le métier d’auditeur et je suis revenue avec des astuces dont je vais pouvoir me servir », raconte Estelle Clément, responsable développement des talents chez Mazars. Comme quatre autres de ses collègues de l’équipe RH, elle a récemment participé à l’opération « Vis ma vie de Mazarien » et a passé une semaine en compagnie d’un auditeur financier, qu’elle a accompagné jusque chez son client. Rien de tel, explique-t-elle, que de « chausser leurs baskets » pour bien comprendre le quotidien des salariés. Son rôle n’a pas été celui d’une simple observatrice, la responsable développement des talents a réellement partagé le travail du collaborateur. « L’équipe m’a présenté un panorama complet du processus d’audit et expliqué la mission afin que je puisse rapidement lui prêter main-forte et lui faire gagner du temps sur certaines tâches ne requérant pas de connaissances techniques particulières », explique-t-elle.

Depuis cette année, toutes les personnes chargées du recrutement et du développement des talents au sein du cabinet d’audit et de conseil passent obligatoirement par cette semaine d’immersion sur le terrain. L’idée : mieux répondre aux attentes des collaborateurs. Car si, pendant des années, le développement des talents avait été confié à des opérationnels, qui connaissaient parfaitement le métier d’auditeur pour l’avoir exercé, depuis deux ans, cela n’est plus forcément le cas, la fonction ayant été ouverte à de nouveaux profils. Or « il est essentiel de bien connaître sa cible pour répondre aux bons usages », précise Mathilde Le Coz, directrice des talents et de la transformation RH.

Chez Mazars, l’expérience collaborateur est au cœur des projets de l’équipe RH depuis six ans maintenant. « Le rapport de force est aujourd’hui inversé entre l’employeur et le collaborateur. J’estime que ce dernier est mon client au quotidien », souligne la directrice des talents, convaincue que « l’expérience que l’on vit au travail influe sur notre expérience de vie ». Ainsi chaque fois qu’un sujet est traité, qu’il s’agisse de parité ou de parentalité, par exemple, un groupe d’utilisateurs – ou « tribu » – est systématiquement constitué pour coller au plus près des besoins. Le service mis en place à l’issue de ce travail est ensuite mesuré dans une démarche d’amélioration continue. « Sur ce sujet-là, on est jamais arrivé au bout du chemin », reconnaît Mathilde Le Coz.

« Écouter » les collaborateurs, tel est le mot d’ordre. Pour Estelle Clément, les échanges informels qu’elle a pu avoir pendant les « moments off » – pauses et déjeuners – avec son binôme ont été aussi riches que le temps passé à découvrir le métier d’auditeur. « L’opération Vis ma vie crée de la proximité, les collaborateurs se livrent facilement et nous donnent un feedback direct sur que ce que l’on met en place pour eux », indique-t-elle.

Ce sont notamment ces échanges autour d’un café qui ont permis à l’équipe RH de se rendre compte que le télétravail tel qu’il avait été initialement envisagé n’était pas adapté à la réalité du métier des auditeurs, qui sont amenés à passer plusieurs mois chez leurs clients, et ne peuvent pas, dans ces périodes-là, télétravailler.

Surtout, le programme donne une autre image des ressources humaines. « Faire l’effort de se mettre à la place de l’autre humanise la relation. C’est gagnant-gagnant », constate Mathilde Le Coz. « On est au service des collaborateurs, on est là pour les aider et les faire grandir », renchérit Estelle Clément. Chez Mazars, ce n’est pas par hasard si la direction des ressources humaines est installée sur un plateau entièrement ouvert, mais pour « favoriser la rencontre et faire prendre conscience aux collaborateurs que les RH sont accessibles », insiste cette dernière.

• 3 800 collaborateurs en France

• 40 bureaux

• 375 millions d’euros de chiffre d’affaires

• 28 000 collaborateurs dans le monde