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Initiative : L’Eurozone de Forbach a essuyé les plâtres

Le point sur | publié le : 01.04.2019 | Pascale Braun

Voici vingt ans, le rêve d’une zone économique binationale a achoppé sur les législations fiscales et sociales de la France et de l’Allemagne. Mais l’Eurozone de Forbach demeure un creuset de la coopération économique et sociale entre la Sarre et la Moselle Est.

Les promoteurs de l’Eurozone Forbach-Sarrebruck ont-ils eu raison trop tôt ? Voici vingt ans, la Communauté d’agglomération de Forbach (CAF), le Land de Sarre, le département de la Moselle et la ville de Sarrebruck n’ont pas ménagé leurs efforts pour ancrer une zone d’activité binationale sur une friche minière chevauchant la frontière. Dans un bassin d’emploi particulièrement affecté par le déclin du charbon et de l’acier, le projet devait constituer un point de jonction entre les économies française et allemande, recréer des emplois de tous types et s’imposer comme laboratoire franco-allemand à l’échelle européenne.

Mais l’harmonisation des lois sociales et fiscales ne relevait pas des compétences des collectivités et la création d’un droit spécifique s’est avérée utopique. L’Eurozone de Forbach existe bel et bien, mais les entreprises qui s’y sont installées relèvent du strict droit français, même si un tiers d’entre elles ont une maison mère allemande. « Cette initiative a été un succès malgré ses limites. Ce sont justement ces limites qu’il faut aujourd’hui faire évoluer pour donner une nouvelle dynamique à la coopération transfrontalière », estime Jacques Koenig, directeur général des services de la CAF, qui fut une des chevilles ouvrières de l’Eurozone.

Délégataire de service public pour le compte de la communauté d’agglomération, Eurodev Center, qui gère l’Eurozone et un hôtel d’entreprises, (16 sociétés pour 115 emplois), a fait du transfrontalier son cheval de bataille.

Le site accueille entre autres une antenne commune au Cnam Lorraine et à la Hochschule für Technik und Wirtschaft (HTW) de la Sarre, qui assure des formations transfrontalières post-bac, et le centre de formation initiale et continue Formation Saarlor, spécialisé dans les formations bilingues techniques. « Il est trop tôt pour mesurer l’impact du traité d’Aix-la-Chapelle.

Pour l’instant, les projets transfrontaliers structurants sont surtout portés par les entreprises », constate Laurent Damiani, directeur d’Eurodev Center. Aiguillonnées par le besoin de main-d’œuvre et désireuses de pousser leurs pions sur le marché du voisin, les entreprises françaises et allemandes de l’Eurodistrict multiplient les initiatives transfrontalières. En ce début avril, une dizaine d’entre elles se partagent un espace commun à la foire de Hanovre, vitrine de l’industrie européenne.

Auteur

  • Pascale Braun