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Sur le terrain

Attractivité : AG Net valorise les métiers de la propreté pour fidéliser ses agents

Sur le terrain | publié le : 25.03.2019 | Lucie Tanneau

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Attractivité : AG Net valorise les métiers de la propreté pour fidéliser ses agents

Crédit photo Lucie Tanneau

Dans les métiers de la propreté, le turn-over est important et l’absentéisme souvent élevé. Pour y remédier, Yves Gourlet, le dirigeant de la société AG Net, a décidé de passer par la revalorisation des métiers.

Ni techniciens de surface, ni femmes de ménage. Les salariés de l’entreprise de propreté AG Net basée à Troyes, Reims, Châlons-en-Champagne et Charleville-Mézières sont des « agents de service ». Yves Gourlet y tient. Car le repreneur de l’entreprise, qui compte aujourd’hui 1 200 salariés, travaille beaucoup à la reconnaissance de son personnel, et à sa valorisation, afin de lutter contre le turn-over, élevé dans le secteur, en grande partie en raison de la mauvaise image des métiers de la propreté. « Ce métier a un sens et est utile : la propreté va avec le monde moderne. Plus une civilisation est réfléchie, plus elle est propre », répète-t-il à tous ses interlocuteurs, y compris ses clients auprès de qui il doit agir pour que ses agents soient mieux considérés sur le terrain. « C’est un élément essentiel, mais on n’en parle que quand ça ne va pas », regrette-t-il. Depuis son arrivée dans l’entreprise, en 1994 en alternance puis depuis qu’il en a pris les rênes en 2000, Yves Gourlet s’évertue à prouver que la propreté est un métier technique, et pas réservé à ceux qui n’ont pas fait d’étude. « Cela peut être un métier choisi », affirme-t-il, reconnaissant qu’il n’a pas toujours été de cet avis. « Les métiers de la propreté demandent un savoir-faire technique, de la formation, une connaissance de la chimie des produits… comme un savoir-faire d’artisan. » Une définition qui redonne, en elle-même, un peu d’estime aux 500 000 employés du secteur.

Reconnaissance

Sa première action : agir pour le travail en journée. « On considère toujours mieux quelqu’un que l’on voit. C’est facile d’invectiver la femme de ménage que l’on ne croise pas, beaucoup moins l’agent que l’on voit travailler », estime-il. Alors il argumente auprès de ses clients pour modifier les horaires, signer des contrats de nettoyage en journée, avec un passage dans les bureaux entre 12 heures et 14 heures par exemple. Au sein de la Fédération des entreprises de propreté et services associés (FEP), il a aussi organisé une journée, le 18 octobre dernier, sur les métiers. « Nettoyer une entreprise n’a rien de comparable au ménage que l’on peut faire à domicile », rappelle la fédération. Concours de laveurs de vitres, web documentaires sur les métiers… « Le but était de dire au public, regardez comme ces métiers que vous ne connaissez pas sont utiles ! » En interne dans son entreprise et au quotidien, il applique aussi une reconnaissance personnelle à chacun. « Le bonjour du matin, c’est indispensable ! », répète-t-il. Pour le bien-être, et la considération à l’humain, il fait aussi appel à des coach sportif, des profs de yoga, et organise des journées conviviales, qui rassemblent tous les agents.

Ses managers sont aussi formés. « Le management est indispensable : si on passe de 50 à 80 agents par manager, ce dernier n’a plus le temps de connaître chacun, de l’écouter, d’aller sur le terrain, de mener des entretiens individuels sérieux… Je m’y refuse », tranche-t-il. Aux agents, il propose des formations à l’écrit professionnel, qui passent notamment par les bases du français ou des mathématiques, avec l’acquisition d’un certificat en ligne de mire. AG Net investit 2,5 % de sa masse salariale en formation chaque année. « C’est de l’investissement, et que voulez-vous, je suis du Nord, ça explique peut-être l’attention que je porte à l’humain », tente Yves Gourlet.

Enfin, la valorisation du personnel d’AG Net passe par une modification radicale des méthodes (plus techniques) et produits (plus écologiques). « Nos produits coûtent trois fois plus cher que la plupart des références du marché, mais ils n’ont pas de pictogramme de dangerosité… Nos salariés sont donc formés à leur utilisation pour respecter les doses. Nous sommes sur le point d’obtenir l’Écolabel, cela nous amène à être plus proches de nos équipes », assure le dirigeant. 16 000 postes en CDI sont actuellement ouverts en France dans le secteur de la propreté, pour tous niveaux de qualification selon les deniers chiffres du Centre d’information et de documentation jeunesse, qui note un turn-over élevé et de nombreux départs en retraite.

Auteur

  • Lucie Tanneau