Les gilets jaunes se distinguent « par un sentiment particulièrement répandu de ne pas être rémunérés à hauteur de leurs engagements et de leurs compétences », d’après une étude de l’Observatoire société et consommation (Obsoco) du 13 mars 2019. En effet, seulement 42 % d’entre eux estiment leur travail reconnu à sa « juste valeur » par leur hiérarchie, contre 53 % des opposants au mouvement. Cette reconnaissance semble en partie liée à la rémunération : pour 29 % d’entre eux, elle n’est pas à la hauteur de leur « engagement » et leurs « compétences » (44 % chez leurs opposants). Les militants se démarquent également « par une vision différente de l’usage idéal des bénéfices des entreprises », qui doivent en priorité compléter la rémunération de base des salariés. Malgré tout, 64 % des gilets jaunes expriment de la satisfaction au travail, ce qui est moins fréquent chez leurs sympathisants (56 %). L’activité professionnelle reste souvent un moyen d’exprimer leur talent. L’enquête s’intéresse plus largement à l’évolution de leur niveau de vie, leurs contraintes budgétaires, leur orientation politique, leur sensibilité environnementale, etc. En définitive, les « gilets jaunes » constituent « une population hétérogène, dont le profil ne s’écarte qu’à la marge de celui de l’ensemble de population française ». Le mouvement manifeste « un vouloir d’achat qui progresse plus vite que le pouvoir d’achat » et doute de « l’idée que le progrès économique conduit au progrès social ».