Plus d’un quart des Français, qui ont déménagé durant l’année 2018, l’ont fait pour raisons professionnelles. Ainsi 12 % l’ont fait pour se rapprocher de leur lieu de travail, 12 % parce qu’ils ont changé d’emploi et d’entreprise et 10 % pour entrer dans la vie active. Une enquête réalisée par Ifop pour Les déménageurs bretons* montre que les cadres (34 %), les moins de 35 ans (30 %) et les célibataires (31 %) sont les plus enclins à changer de bassin d’emploi lorsque leur job l’impose. Selon l’évolution de carrière et la structuration de la vie familiale, les raisons diffèrent en effet. En début de parcours, les Français sont prêts à bouger pour avoir un meilleur salaire et favoriser leur évolution professionnelle. La progression hiérarchique (14 %) ainsi que la sécurisation de l’emploi (12 %) sont principalement évoquées par les 25-34 ans qui placent leur carrière au premier plan. À l’inverse, 38 % des personnes de plus de 35 ans déclarent avoir changé de travail et de lieu d’habitation pour retrouver une meilleure qualité de vie et un épanouissement personnel. Ce critère est majoritairement mis en avant par les femmes.

La mobilité géographique ne va pas de soi. Parmi les freins évoqués, l’éloignement familial arrive en tête (42 % des personnes interrogées). Parmi les femmes, 46 % voient cet obstacle comme un réel motif de refus de mobilité professionnelle. Quant à l’attachement à la région d’origine, celui-ci est perçu comme un frein à la mobilité pour plus d’un quart des Français. Ce sont principalement les habitants des régions Est et Sud-Ouest qui manifestent un ancrage fort à leur territoire et qui pourraient, par peur de l’éloignement, refuser une opportunité professionnelle. La difficulté pour le conjoint à retrouver un emploi – majoritairement pour les 35-49 ans – ainsi que les coûts d’un déménagement découragent également les Français avec des taux respectifs de 20 % et 16 %. Viennent ensuite la peur d’une rupture dans le cadre de vie (15 %), l’éloignement des amis (13 %) ainsi que le changement d’environnement pour les enfants (10 %).

À l’heure où la mobilité professionnelle et géographique devient presque incontournable, les entreprises auraient tout intérêt à accompagner leurs salariés dans leur changement de trajectoire, d’autant que la demande de ces derniers est de plus en plus forte. Si les plus de 35 ans souhaitent avant tout être dédommagés des frais liés à leur mobilité (63 %), les moins de 35 ans attendent avant tout un avantage financier (49 %) ou une aide à la recherche de logement (36 %). Or l’accompagnement des employeurs reste encore faible. Parmi les personnes qui ont déménagé en 2018, seul 29 % ont été aidées. Les bénéficiaires sont majoritairement des cadres (39 %) ainsi que des salariés vivant en région parisienne (45 %). L’entreprise a alors financé en totalité ou partiellement les frais de déménagement pour 62 % d’entre eux, a proposé un avantage financier pour 32 % ou les a aidés activement dans leur recherche d’un logement (25 %).