Alors qu’approche la date du 1er avril à laquelle les Opco doivent se mettre en ordre de marche pour exercer leurs nouvelles missions, les premières instances dirigeantes commencent à être désignées par les partenaires sociaux.
Premiers à procéder à cette désignation : ceux de l’Opco2i (industrie) qui, le 28 février dernier, élisaient Alexandre Saubot, candidat malheureux à la présidence du Medef en juin 2018, comme président au titre de l’UIMM dont il avait occupé la présidence de 2015 à 2018. Administration paritaire oblige, le vice-président est Pierre-Michel Escaffre, venu de la fédération chimie-énergie de la CFDT. Fabrice Nicoud, ancien président d’Opcaim, l’ex-Opca de la métallurgie, assure pour sa part la fonction de trésorier. Pour l’heure, aucun directeur ou directrice général(e) n’a été désigné. L’Opco2i rassemble une trentaine de branches couvrant 80 % de l’industrie française, chapeaute 65 000 entreprises et 3 millions de salariés. Il fusionne les ex-Opcaim (métallurgie), Opca Défi (chimie, plastiques et pétrole) et Opca 3+ (ameublement, bois et matériaux). Les industries gazières et le textile qui adhéraient jusqu’alors à l’interprofessionnel l’ont rejoint.
Le 8 mars, le conflit qui opposait depuis plusieurs mois CPME et U2P autour de la constitution de l’Opco des services de proximité (artisans et professions libérales) trouvait enfin sa conclusion. Comme négocié dans la dernière ligne droite, les deux organisations patronales siégeront de façon égalitaire au sein d’un conseil d’administration aujourd’hui présidé par Sylvia Veitl, de la fédération FO de la pharmacie, du cuir et de l’habillement pour la partie syndicale. Éric Chevée (vice-président de la CPME en charge des affaires sociales et de la formation) et Philippe Gaertner (vice-président délégué santé de l’UNAPL, venu du monde des pharmacies d’officine) deviennent vice-présidents. Jean-Michel Pottier, ancien vice-président de la CPME en charge des affaires sociales et négociateur emploi-formation de sa confédération, devient trésorier. Aucun directeur général n’a encore été désigné, la partie se jouant probablement entre Joël Ruiz (ex-DG de l’Opca interprofessionnel Agefos PME) et Arnaud Muret (ancien dirigeant d’Actalians, l’Opca des entreprises libérales). Un temps, la CPME n’excluait pas l’hypothèse d’un « triumvirat de direction »….
Le 19 mars, c’était au tour de l’Opco Mobilité de procéder à la désignation de ses nouvelles instances dirigeantes quelques jours seulement après que la branche « route » ait choisi d’y adhérer. Actif sur l’ensemble des secteurs du transport (à l’exception de l’aérien) et de ses services associés (auto-écoles, concessionnaires auto…), il rassemble 21 branches ainsi que la RATP et son périmètre s’étend sur le 1,6 million de salariés travaillant pour les 210 000 entreprises du secteur. Son président sera, pour deux ans, Jean-Louis Vincent, ancien DRH de SNCF Logistics, au titre de TLF, l’Union des entreprises de transport et de logistique de France. Bertrand Mazeau, de FO Métallurgie devient vice-président. Quant au poste de trésorier, il est assuré par Stanislas Baugé, de la CGT Transports. À noter que Maxime Dumont, secrétaire confédéral CFTC en charge de la formation professionnelle, devient membre du bureau. L’Opco Mobilité a choisi son directeur général en la personne de Patrice Omnes, l’ancien délégué général de l’ANFA, l’Opca des services de l’automobile qui était le préfigurateur de l’Opco.
Enfin, Ocapiat, l’Opco de l’agriculture et de l’agro-alimentaire (né de la fusion des anciens Fafsea et Opcalim) a lui aussi installé, le 20 mars, son conseil d’administration dirigé conjointement par un président venu d’Opcalim (Dominique Braoudé, responsable des affaires sociales du Syndicat national des fabricants de sucre), d’un vice-président issu du Fafsea (Jérôme Volle, vice-président FNSEA chargé des dossiers emploi et formation) et d’un secrétaire général venu du monde syndical (Éric Pommageot, secrétaire national formation et protection sociale de la FGA-CFDT). Un particularisme de cet Opco qui couvre 41 branches, 183 000 entreprises et 1,4 million de salariés. « À l’instar du Fafsea, la présidence et la vice-présidence seront toujours dans le même collège. Dans trois ans, elles passeront dans le collège salariés. En revanche, la présidence paritaire est composée du président et du secrétaire général », explique-t-on au Fafsea. Jonathan Emsellem, ancien directeur du Fafsea, est d’ailleurs confirmé dans ses fonctions de direction du nouvel Opco.
