« Caractéristiques faciales présentables nécessaires ». « Moins de 30 ans seulement »… Sur les plateformes de recrutement, qui mettent en ligne les descriptions de postes et les candidatures idéales recherchées par les entreprises chinoises, nombreuses sont celles qui font figurer des critères comme ceux cités ci-dessus, tirés de petites annonces.

Au point que l’an dernier, les plus gros employeurs de la tech avaient été mis à l’index pour ce genre de pratiques ou d’autres, comme celle qui consiste à accompagner leurs annonces de photos de femmes attirantes pour… séduire les codeurs dont ils ont besoin ! Les stratégies concernant des « super canons » ne s’arrêtent d’ailleurs pas là. Ainsi, Lion Niu, une consultante spécialisée en recrutement à Pékin, explique à l’agence Bloomberg que « dans certaines entreprises technologiques où les hommes sont en écrasante majorité, les managers pensent qu’en embauchant une femme (attirante, évidemment), ils vont doper le moral des troupes et notamment des spécialistes du coding ». De son côté, Unicareer, une plateforme d’e-learning, qui a attiré de nombreux investisseurs, n’a pas hésité à se vanter d’avoir tant de « beautés » dans ses rangs qu’elles étaient « aussi nombreuses que les nuages dans le ciel » !

Les exemples de discrimination dans les techniques de recrutement des sociétés chinoises sont légion. Ainsi, l’an dernier, des géants de l’Internet comme Alibaba, Tencent et Baidu avaient dû retirer des offres d’emploi qui n’étaient ouvertes qu’aux hommes… Si les grands groupes font désormais preuve de vigilance et appliquent des règles plus strictes, les start-up, elles, ne semblent pas avoir changé leurs mauvaises pratiques. « Elles sont tellement obsédées par leur croissance qu’elles n’ont aucun scrupule à discriminer, sur l’âge ou le genre, argumentant notamment que leurs clients préfèrent des hommes, jeunes et beaux, comme développeurs informatiques », explique la spécialiste en recrutement Lion Niu. Pas étonnant dans ces conditions qu’Aukey, un site de e-commerce de Shenzhen, ait limité les candidatures pour certains de ses métiers à des professionnels n’ayant qu’entre 20 et 25 ans… La valorisation de la jeunesse et de la beauté, féminine ou masculine, est tellement ancrée dans la société chinoise que même si l’apparence physique n’a aucune raison d’entrer en ligne de compte, elle apparaît dans les critères. Ainsi, iZhaohu, une plateforme de travail temporaire pour les infirmiers et les infirmières de Shanghai, indique, selon Bloomberg, la nécessité d’avoir « des caractéristiques faciales présentables » pour ses futurs employés…