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Formation : Wiztivi s’allie à l’École centrale Nantes pour former des développeurs

Le point sur | publié le : 18.03.2019 | Dominique Perez

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Formation : Wiztivi s’allie à l’École centrale Nantes pour former des développeurs

Crédit photo Dominique Perez

Archéologue, boulanger ou esthéticienne… Chez Wiztivi, en Loire-Atlantique, des profils atypiques sont recrutés et formés, en collaboration avec Pôle emploi et l’École centrale de Nantes.

Multiplier les POEI (Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle) et POEC (Préparation opérationnelle à l’emploi collective) pour former des demandeurs d’emploi aux métiers du numérique est dans l’air du temps. Boostée par le programme 10 000 formations au numérique, cette pratique se diffuse dans des entreprises de toutes tailles, dont la pénurie de main-d’œuvre menace parfois le développement. Créée en 2007, la société Wiztivi, spécialisée dans le développement d’applications pour les TV connectées et le design et développement de services interactifs, axe essentiellement ses recrutements sur des profils de développeurs, dans une spécialisation assez rare, l’audiovisuel. « Nous travaillons avec un cabinet de recrutement, qui nous a orientés vers ce dispositif, explique Xavier Michel, le directeur des opérations. Nous connaissons parfois des échecs dans nos recrutements, notamment pour des questions de comportement, de motivation ou de niveau. Or nous augmentons nos effectifs de 30 % chaque année depuis 2017. Nous sommes actuellement 160, en ayant intégré 40 personnes l’année dernière… »

« Nous avons élargi nos critères »

En 2018, l’entreprise lance sa première opération de recrutement et de formation en POEI. « Nous avons travaillé dès l’amont avec l’École centrale de Nantes pour élaborer le cursus de formation, explique Xavier Michel. Pôle emploi a sélectionné les candidats sur la maîtrise de l’anglais, car nous travaillons beaucoup à l’international, la connaissance de l’algorithmie et la culture de l’informatique. Nous pensions recruter au minimum à un niveau bac + 2, finalement nous avons élargi nos critères. » Sur une centaine de candidats, 30 ont été présélectionnés par tests et une dizaine ont été recrutés. Ingénieurs en chimie, en mécanique, réceptionniste dans le tourisme ou même boulanger ont intégré la première promotion en août 2018. Une deuxième promotion de 12 personnes rejoindra l’entreprise en avril.

Eddie, titulaire d’un CAP de boulanger, faisait partie de la première promotion. « Je me suis d’abord formé grâce à la plate-forme d’Open class room sur un parcours de 12 mois. J’ai alors reçu un e-mail de Pôle emploi disant qu’une entreprise nantaise recrutait. J’ai été sélectionné et j’ai quitté la Bretagne pour m’installer ici. Mais on ne devient pas développeur en trois mois. » L’accompagnement est essentiel pour l’entreprise. « Ces nouvelles recrues apportent énormément en termes de motivation, mais nous devons mobiliser beaucoup de temps pour les accompagner », souligne Xavier Michel. Et de moyens car si la POEI a été prise en charge par Pôle emploi et le Fafiec, les investissements en formation ont grimpé : aux 35 000 euros investis et reversés au Fafiec pour la formation continue, s’ajoutent 35 000 euros pour des formations techniques et à l’agilité.

Convaincre les entreprises

Si les enseignants de Centrale assurent la base des cours (web, communication, anglais…), des membres de l’entreprise prennent en charge les enseignements spécifiques. « C’est un investissement important, souligne Xavier Michel. Pendant une vingtaine de jours, on “sort” des chefs de projet de l’entreprise pour aller dispenser les cours. » L’École centrale compte s’impliquer dans le plan 10 000 formations au numérique. « Nous lançons un parcours de formation de 800 heures en POEC pour des jeunes de niveau bac ou infrabac de moins de 30 ans, témoigne Laurence Louatron, responsable du pôle formation continue de l’école. Mais nous sommes conscients que nous avons un travail important à faire pour embarquer les entreprises… » Recruter des profils atypiques, sans diplôme et éventuellement avec des difficultés d’insertion sociales et professionnelles… le pari n’est pas simple à relever.

Auteur

  • Dominique Perez