Jusqu’à l’été dernier, les offres d’emploi ouvertes aux collaborateurs internes de Derichebourg multiservices étaient affichées dans les salles de repos des sites logistiques, diffusées sur l’intranet du groupe pour les collaborateurs qui y ont accès, ou envoyées par mail aux collaborateurs sédentaires. « Difficile de savoir si elles étaient vraiment lues », résume Malika Bouchehioua, la DRH du groupe.

Pour améliorer leur diffusion, Derichebourg multiservices a profité de la remise à jour de son site de recrutement externe par un prestataire pour imaginer avec lui la création d’une « bourse d’emplois ».

Une plateforme sur laquelle sont désormais publiées les offres de mobilité interne. « Cela permet d’être plus exhaustif que sur une simple annonce où le poste se résume souvent à un intitulé, un lieu et quelques informations », se félicite la DRH. « Les candidats qui imaginent une mobilité peuvent se créer un dossier, avec des critères, et recevoir des alertes quand des postes correspondent à leurs attentes. Les autres peuvent jeter un coup d’œil à la bourse quand ils y pensent », détaille-t-elle.

Depuis juillet 2018, 300 postes ont été proposés sur la bourse pour des mobilités fonctionnelles, hiérarchiques ou géographiques. Un responsable de la fidélisation client a ainsi changé d’entité pour un poste de responsable de site Facility Management de la filiale Derichebourg FM. Une responsable RH est devenue manager de business unit. « 78 postes ont été pourvus par le biais de la bourse », comptabilise Malika Bouchehioua, qui a décidé que le dispositif fonctionnerait à l’encontre de son habitude, c’est-à-dire sans le concours des managers. « Il faut placer les managers au cœur des ressources humaines, mais cette fois, j’ai préféré permettre une confidentialité jusqu’à la phase d’entretien : les collaborateurs qui sont intéressés par les annonces peuvent demander des précisions et échanger avec les RH sur le poste, sans avertir leur manager direct. Cela permet d’éviter les ego, les craintes… qui sont des freins à la mobilité », résume-t-elle. Une charte a été rédigée pour clarifier les choses et ne pas mettre les collaborateurs RH dans l’embarras vis-à-vis des managers avec lesquels ils travaillent au quotidien.

Des limites ont aussi été posées aux collaborateurs qui peuvent postuler aux offres de la bourse d’emploi : ils doivent avoir au moins 18 mois d’ancienneté et être en CDI, en CDD, ou en contrat d’alternance. « Deux raisons à cela, clarifie la DRH. Premièrement, cela permet de ne pas fragiliser les recrutements externes, nombreux chez Derichebourg, en permettant des mobilités avant même d’avoir réussi la phase d’intégration et obtenu le retour sur investissement, qui ne se concrétise souvent que lors de la deuxième année après la prise de poste. Cela permet aussi d’assurer les prestations chez nos clients dans de bonnes conditions, sans polluer la bourse d’emplois avec trop de candidatures des jeunes CDD nouvellement recrutés », détaille-t-elle.

L’objectif de la bourse reste néanmoins d’encourager au maximum les mobilités internes, et ainsi de « mettre à profit les talents et l’expertise des collaborateurs, tout en leur permettant d’acquérir de nouvelles compétences au travers d’expériences inédites », s’est félicité Boris Derichebourg, président de Derichebourg multiservices, dans un communiqué. La mobilité permet aussi une fidélisation des salariés, en leur proposant des perspectives de carrière et un regain de l’engagement, rappelle la DRH. « Derichebourg multiservices compte aussi beaucoup de collaborateurs à temps partiel, et il est difficile de connaître de manière individuelle ceux qui veulent augmenter leur temps de travail », complète Malika Bouchehioua. « La bourse d’emplois va donc leur permettre de se faire connaître, elle aura un impact social », se réjouit-elle. Passé un délai « raisonnable », propre à chaque métier, les postes non pourvus sur la bourse sont ensuite ouverts aux candidatures externes.