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Sur le terrain

Recrutement : SNCF : une garantie logement pour une meilleure attractivité

Sur le terrain | publié le : 11.03.2019 | Sophie Massieu

Le groupe ferroviaire annonce un train de mesures pour faciliter l’accès au logement de ses nouvelles recrues franciliennes. Ou quand l’habitat devient un outil de recrutement dans un marché en tension…

Ils étaient 2 100 en 2018, ils seront 2 000 a priori cette année. Ils représentent 40 % du total des 5 000 recrutements annuels de la SNCF. Ces nouveaux embauchés occupent en majorité des postes techniques, souvent en Île-de-France, où le marché de l’emploi se tend et où le secteur du logement est tout aussi sujet à pénurie, en sachant par ailleurs que 80 % des nouvelles recrues franciliennes de la SNCF relèvent du logement social. Faciliter l’obtention d’un toit peut donc devenir un outil de séduction. C’est le pari fait par la SNCF qui a lancé, en janvier, une garantie logement. Son principe ? Accompagner les cadres dans leur recherche de logement. Mais surtout, dans la majorité des cas, trouver un logement social aux non-cadres, situé au maximum à vingt kilomètres du lieu de travail, dans les quatre mois suivant le recrutement. Pour les personnels en formation, des résidences meublées temporaires sont proposées.

« Le nombre de candidatures reçues sur les postes que nous proposions diminuait depuis début 2018, explique Agnès Hua, directrice de l’agence logement SNCF. Puis, cette légère décroissance s’est accentuée. Un décrochage tel que l’on risquait de voir mise en péril la réalisation des plans de recrutement. » L’entreprise a donc cherché ce qui pouvait lui permettre de faire la différence par rapport aux gros recruteurs franciliens.

Un parc immobilier conséquent mais insuffisant

Avec un parc de 15 000 logements en Île-de-France (sur un total de 33 000 au plan national), le recours au logement pour attirer de futurs collaborateurs s’est imposé de lui-même. « Nous avons décidé de capitaliser sur l’existence de ce dispositif, détaille Agnès Hua. Nous utilisons nos compétences et nos expertises, mais il n’est pas question de tout réorienter vers les nouveaux arrivants au détriment de l’ensemble de nos équipes. » Car le logement est aussi un levier de gestion des mobilités, ou de soutien aux collaborateurs en difficulté. Même conséquent, le parc immobilier de la compagnie ne suffisait donc pas au lancement d’un tel programme. De fait, la SNCF a signé des conventions avec une quinzaine d’autres bailleurs. Ses besoins : principalement des T1 et des T2, parce que 80 % des jeunes embauchés en Île-de-France ont moins de 34 ans et sont célibataires. L’entreprise consacre 20 millions d’euros à ce projet. Ce dispositif n’a pas fait l’objet d’un accord d’entreprise. Mais, selon Agnès Hua, il a été plutôt bien reçu.

Difficile, en revanche, moins de trois mois après son lancement, d’évaluer son efficacité. « Je pense que l’on aura de premières indications en avril, prévoit Agnès Hua, au moment du premier pic d’opérations, pour les personnes que nous avons embauchées en janvier dernier. » Mais, dans les forums et autres salons de recrutement, la compagnie fait de sa politique logement un atout maître pour attirer les talents. Hasard ou non, les pages recrutement du site SNCF ont vu leur fréquentation augmenter récemment.

Si l’efficacité du programme était avérée, le logement pourrait servir d’outil de recrutement ailleurs en France. Mais pas sous la même forme. D’une part, parce que, ailleurs qu’en Île-de-France, la SNCF possède davantage de logements disponibles. Ensuite, parce qu’elle n’a pas partout un réseau de partenaires bailleurs aussi étoffé. Enfin, et surtout, parce que les marchés, de l’emploi et du logement, ne sont pas aussi tendus.

Présent dans 120 pays, le groupe SNCF compte 270 000 collaborateurs. En 2018, son chiffre d’affaires s’établit à 33,3 milliards d’euros. Six grandes familles de métiers sont proposées : SNCF réseau (l’exploitation du réseau ferroviaire français), les mobilités quotidiennes (au travers des TER ou de transilien), les voyages longue distance, la distribution, les gares et connexions, et la logistique et le fret.

Auteur

  • Sophie Massieu