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Sur le terrain

Mécénat : La Fondation Renault épaule l’entrepreneuriat féminin

Sur le terrain | publié le : 11.03.2019 | Lys Zohin

Le constructeur automobile a choisi de venir en aide aux femmes qui ont été victimes de violences en les accompagnant dans un projet d’entrepreneuriat. Créer son entreprise est une façon pour elles de se reconstruire et d’écrire un nouveau chapitre de leur vie.

Sandra a ouvert un garage. Julie a lancé une plateforme digitale pour mettre en avant des artistes contemporains africains. Caroline a créé une agence pour des designers de mobilier haut de gamme… Ces femmes, et bien d’autres, qui créent des luminaires à partir de calebasses, implantent un lieu de partage pour des enfants, ouvrent une poissonnerie, ou commercialisent des vêtements qu’elles ont cousus elles-mêmes, « ont été orientées vers Led by HER par des associations qui les ont prises en charge lorsqu’elles ont été victimes de violences », explique Chiara Condi, qui a créé cette association en 2014. « Sandra a été mécanicienne pendant vingt ans, mais dans un milieu d’hommes, c’était très difficile, raconte Chiara Condi. Son employeur ne voulait même pas d’un vestiaire séparé, comme le prévoit la loi »… « Quant à Caroline, elle était passionnée par le mobilier, mais elle n’arrivait pas à en vivre jusqu’ici. Julie, qui vient du monde de la communication, s’épanouit désormais en faisant la promotion d’artistes », enchaîne-t-elle. « Nous ne leur demandons jamais ce qu’il leur est arrivé, ajoute la fondatrice de Led by HER, qui s’appuie sur des écoles de commerce, des entreprises et une communauté de 2 500 membres et de 300 bénévoles en France. Nous parlons des transformations, pas de psychologie. Notre but est de faire en sorte qu’elles ouvrent un nouveau chapitre de leur vie. » Et dans ce but, « quoi de mieux que d’entreprendre, pour choisir leur avenir et devenir actrices de leur vie ? », dit-elle.

Entreprendre pour rebondir

Depuis cette année, Led by HER peut compter sur un nouvel allié pour atteindre cet objectif. Le comité mécénat de la Fondation Renault, composé d’une quinzaine de personnes occupant tous les niveaux dans le groupe, a effet décidé d’épauler Led by HER, après un appel d’offres auquel ont répondu une cinquantaine d’associations. Toutes les associations devaient agir dans des domaines répondant aux missions que s’est choisies la Fondation : l’inclusion (qui comprend l’éducation et la diversité, notamment de genre et l’entrepreneuriat féminin) et la mobilité durable (de la sécurité routière à l’environnement). « L’entrepreneuriat est une manière très forte d’aider des gens en difficulté pour se réinsérer dans la société et s’en sortir, relève à cet égard Oliver Faust, directeur de la responsabilité sociale de Renault, et directeur de la Fondation du groupe. Et c’est encore plus vrai pour des femmes, et des femmes qui ont subi des violences. » Au-delà des 90 000 euros d’appui financier que versera la Fondation durant les trois ans de partenariat, les salariés de Renault – sur la base du volontariat et du bénévolat – pourront, eux aussi, soutenir les actions de Led by HER. Par le biais d’une participation ponctuelle à des hackathons, par exemple, ou, sur des périodes plus longues, en devenant mentor de ces femmes, qui peuvent avoir besoin d’affiner leur projet, de réaliser un business plan, d’apprendre le management ou la comptabilité… « Dans le cadre du prochain hackathon, des collaborateurs, notamment spécialistes de la méthode Agile, aideront les porteuses de projet à animer leurs équipes et à accélérer leur essor, précise ainsi Oliver Faust, tandis que les journées de team building permettront à des collaborateurs du Groupe Renault de partager leurs compétences professionnelles avec des bénéficiaires de l’association. »

Apports réciproques

« Toutes les femmes que nous accompagnons ont des compétences différentes et nous avons noté une grande diversité dans les projets. En outre, nous constatons une forte solidarité entre elles, remarque Chiara Condi. Alors qu’elles manquent souvent de réseau, en travaillant ensemble, elles sont devenues leur premier réseau, et cela aussi, c’est bon pour l’entrepreneuriat ! » Si, pour Renault, il s’agit avant tout de mécénat, Oliver Faust estime que le groupe bénéficie également de ces échanges. « L’expérience de mentor, le partage d’expertise sont très stimulants pour les salariés bénévoles et apportent une motivation supplémentaire. Côtoyer des gens aux idées nouvelles, aux manières de travailler différentes, dans de petites structures, apporte un air frais et peut même être intéressant en matière d’innovations chez nous », relève-t-il.

Auteur

  • Lys Zohin