Les DRH doivent « anticiper » dès maintenant l’évolution des emplois face à l’intelligence artificielle (IA), car « l’IA est bien rentrée dans une phase industrielle », assure Emmanuelle Blons. Dans ce guide pratique, la consultante propose une feuille de route pour accompagner leur réflexion, de la gestion des compétences à la transformation de la fonction RH, illustrée son propos par l’opinion de prestataires ou de quelques DRH engagés dans cette stratégie (Axa ou Invivo). Un peu classiquement, l’auteure invite les RH à repenser la GPEC ou le recrutement en misant sur les « compétences transversales » (capacités d’adaptation et relationnelles) qui deviendront, selon elle, essentielles pour travailler avec l’IA ou avec la robotique : « Les parcours seront plus hybrides, davantage tournés vers les compétences cognitives. » Le tour d’horizon manque parfois de preuves, lorsque la consultante déclare notamment que l’intelligence artificielle sera « capable de détecter les bons candidats à la mobilité ou d’organiser avec succès des programmes de formation ». Le livre est plus concret et instructif sur l’évolution des techniques de recrutement : entretiens vidéo décryptés par des logiciels de reconnaissance faciale et vocale chez Unilever, limites et atouts des « chabots » de recrutement… Face aux craintes sur l’emploi, « l’IA est aussi un enjeu pour le dialogue social » prévient l’auteure, citant le rapport du député Cédric Villani sur l’intelligence artificielle. Qui suggère d’expérimenter des laboratoires de branche ou d’entreprise associant DRH et syndicats pour plancher sur ce sujet. Idem pour les salariés : en amont d’une stratégie intégrant l’IA l’entreprise ne peut occulter de véritables « débats collectifs » face à ce sujet sensible…