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L’actualité

Rémunération : égalité : une entreprise sur cinq en « alerte rouge »

L’actualité | publié le : 11.03.2019 | Nathalie Tran

Sur les 1 460 entreprises de plus de 1 000 salariés qui devaient remettre leur copie au plus tard le 1er mars, la moitié n’a pas publié l’Index de l’égalité femmes-hommes sur son site Internet, ni transmis sa note globale et ses indicateurs à l’administration. « La prise de conscience et la transparence ne sont pas faciles pour toutes les entreprises », constatait Muriel Pénicaud, le 5 mars, lors de la présentation de la première vague de résultats. Dans l’ensemble, les grandes entreprises respectent plutôt bien le principe « à travail égal, salaire égal ». Sur les trois premiers indicateurs de l’Index, elles affichent des résultats positifs : 37/40 points sur les écarts de rémunération, 18/20 sur les écarts d’augmentation et 14/15 sur les écarts de promotion. En revanche, l’indicateur 5, qui mesure le nombre de femmes et d’hommes dans les dix plus hautes rémunérations, a mis en lumière le plafond de verre qui existe dans la majorité des grandes entreprises, leur note moyenne ne dépassant pas 3/10. Si 114 sociétés (16 %) ont néanmoins décroché un 10/10, la moitié des grandes sociétés (365) ont été sanctionnées d’un zéro, ce qui signifie qu’elles comptent moins de deux femmes parmi les dix plus hautes rémunérations. Les résultats obtenus à l’indicateur 4 sont plus inattendus. Alors que le rattrapage salarial des femmes de retour de congé maternité est prévu par la loi depuis 2006, 201 entreprises – soit plus d’une sur quatre (27 %) – ne respectent pas cette obligation. Un zéro a été appliqué dès lors qu’une seule femme a été pénalisée à son retour de congé. Lorsqu’on fait le total, seules 14 entreprises ont reçu la note maximale de 100 points. Le score moyen global des 732 premières entreprises de plus de 1 000 salariés ne dépasse pas 80 points. Ce qui leur donne « une marge importante de progression », a souligné la ministre du Travail. Près d’une sur 5 est « en alerte rouge », selon ses termes. En effet, 118 grosses sociétés (16 %) n’obtiennent pas le minimum de 75 points requis et sont passibles de sanctions, si elles ne corrigent pas le tir d’ici trois ans… Il s’agit de filiales de grands groupes, pour la plupart. « On voit le côté révélateur de l’Index (…) On ne savait pas ; maintenant on sait, et on ne peut qu’agir », a déclaré Muriel Pénicaud, refusant de qualifier ces entreprises de « mauvais élèves ». Pour la ministre du Travail, ce qui est important, c’est de « créer une dynamique de changement », « d’amener les acteurs à progresser en permanence », « d’instaurer une compétition positive »et, pourquoi pas, de donner envie aux entreprises françaises de diffuser leurs bonnes pratiques au-delà des frontières, en appliquant l’Index dans leurs filiales à l’international !

Auteur

  • Nathalie Tran