Le géant de la grande distribution américaine, premier employeur privé des États-Unis, vient de changer une politique en place depuis des années, celle des « greeters », des employés chargés d’accueillir les clients à l’entrée des supermarchés. Pourquoi ? Walmart ne l’a pas dit. Mais le résultat, c’est que de nombreux salariés handicapés, physiques ou mentaux, qui avaient trouvé là un emploi et un sentiment d’appartenance à la société, vont sans doute se faire licencier, puisque le poste sera supprimé, tandis qu’un autre, qui prendra le titre d’hôte ou d’hôtesse clientèle, sera créé. Or, cette nouvelle fonction exigera des salariés chargés de l’accueil de pouvoir monter à une échelle, de soulever des charges d’environ 15 kg, et de rester debout pendant plusieurs heures, le tout afin de pouvoir aider au mieux les clients à trouver les produits, à les transporter dans leur voiture, etc. Autant de nouveaux critères qui écartent, de fait, des milliers de travailleurs porteurs d’un handicap. La politique, adoptée en 2016, est en cours de déploiement dans quelque 1 000 supermarchés Walmart aux États-Unis (sur les plus de 5 000 qu’y compte l’enseigne). Les salariés affectés, qui viennent d’être informés, auront jusqu’à la fin du mois d’avril pour « explorer de nouvelles opportunités d’emploi » à l’intérieur du groupe, mais aussi, clairement, à l’extérieur. Devant la levée de bouclier de nombreuses associations qui défendent les handicapés, le distributeur a accepté de donner deux mois de plus aux personnes concernées afin qu’elles puissent retrouver un poste. Mais comme le raconte une mère dans la presse américaine, son fils, qui souffre d’infirmité motrice cérébrale et physique et qui est aveugle (ce qui ne l’empêchait pas de crier « Welcome », à l’entrée des magasins…) s’est vu proposer un poste dans le laboratoire de développement photos du supermarché…