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« En formation, la garantie de la qualité a un coût »

L’actualité | publié le : 11.03.2019 | Benjamin D’Alguerre

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« En formation, la garantie de la qualité a un coût »

Crédit photo Benjamin D’Alguerre

Demain, les organismes de formation seront amenés à faire certifier la qualité de leurs prestations par le Cofrac. Si beaucoup d’organismes s’inquiètent du coût de cette nouvelle labellisation, Jacques Faubert, de la CSFC Île-de-France, estime qu’il s’agit d’un investissement nécessaire.

Quelles conséquences va avoir la réforme pour les organismes de formation ?

Maintenant que les décrets et arrêtés déterminant les organismes certificateurs de la qualité de la formation sont sortis, il est temps de se poser la question de leur application pratique pour les organismes de formation. Que France Compétences ait hérité de l’essentiel du périmètre de l’ancienne CNCP garantit la continuité et offre un cadre sécurisant aux acteurs. Pour autant, la vigilance reste de mise sur certains sujets, tel celui du découpage des certifications en blocs de compétences. Leur contenu doit s’avérer conforme aux besoins de développement des compétences des entreprises et des individus. Ils ne doivent pas devenir de simples agrégats de compétences techniques, et ne pas faire l’impasse sur les soft skills.

Concrètement, que change cette nouvelle approche de la qualité ?

La réforme fait évoluer l’ancienne notion de qualité des organismes de formation. Il est question aujourd’hui, selon les termes du décret, de « qualité des prestataires concourant au développement des compétences ». Ce changement est encore complexe à appréhender, mais nous comptons bien nous en servir comme point d’appui pour valoriser l’ensemble de la chaîne de valeur liée au développement des compétences. La réforme nous y aide, puisque la définition de l’action de formation, désormais, est étendue à de nouveaux éléments (bilan de compétences, VAE…). Ce faisant, des prestations relevant du coaching ou du consulting y sont aujourd’hui éligibles, ainsi que les actions de formation traditionnelles. Mais il ne faut pas se faire d’illusions : ce nouveau monde né de la loi du 5 septembre 2018 peut effrayer certaines des entreprises qui sont nos clientes. À nous de faire l’effort d’améliorer nos démarches qualité pour redonner la confiance.

Comment ?

En matière de certification qualité, il devient important de ne pas se contenter de la seule conformité au Datadock ou de la multiplicité des labels qualité existant aujourd’hui (ISQ OPQF, Afnor, I-CERT, Iperia, ICPF…). Les prestataires doivent se diriger vers un label unique et crédible, tel que celui que délivrera le Cofrac (Comité français d’accréditation). Sa naissance est imminente : France Compétences en a examiné le décret le 14 février. Évidemment, l’acquisition de ce label aura un coût financier pour les prestataires de formation. Certains confrères freelance s’en inquiètent, et je les comprends. Mais tous doivent comprendre qu’en formation, la garantie de la qualité d’une prestation a un coût. L’obtention d’une certification qualité est un investissement qui peut, à terme, différencier des prestataires intervenant sur le marché encore régulé des entreprises de moins de 50 salariés. Et cet investissement est le pendant de celui demandé aux entreprises. Nous ne sommes pas les seuls à le penser, d’ailleurs : la FFP est actuellement dans une réflexion comparable à la nôtre.

Auteur

  • Benjamin D’Alguerre