Le changement, c’est maintenant ! Le groupe Prévoir a fait sien ce vieux slogan avec le lancement d’une université d’entreprise en partenariat avec l’IAE Metz School of Management. Depuis le 7 février dernier, cette composante de l’université de Lorraine propose un socle d’enseignement permettant à dix cadres de décrypter les mutations du marché et d’accompagner les équipes. Ce parcours de six séminaires réparti sur six mois débouchera sur l’obtention du diplôme d’université Management et transformation des organisations.

Pour manifester son soutien aux stagiaires et valider la cohérence de la formation avec sa stratégie et ses objectifs, le comité de direction de Prévoir enverra un de ses membres assister à chaque session.

« Nous avons choisi pour cette formation des managers qui seront réellement confrontés à un changement dans un avenir proche, qu’il s’agisse d’un nouveau poste, d’un nouvel outil ou d’évolutions réglementaires », explique Laurent Marquet, DRH de Prévoir. Déjà largement numérisé, le métier de l’assurance s’ouvre à des modèles d’affaires faisant appel à des partenaires externes – experts, réassureurs ou autres compagnies d’assurances. Dans ce secteur comme dans d’autres, les managers, dont le rôle consistait traditionnellement à faire passer des consignes, doivent faire évoluer leurs pratiques et postures pour trouver des modes d’action plus participatifs. La coopération, l’agilité et le raccourcissement des délais s’imposent comme autant de nouvelles règles.

Représentant des métiers différents, les stagiaires de Prévoir bénéficieront d’une formation, mais aussi d’un espace d’expérimentation pour mettre en pratique des exemples de changement d’organisation.

La compagnie d’assurances connaissait les enseignants de l’université de Lorraine pour avoir envoyé en cinq ans la totalité de ses 80 managers à l’ISAM-IAE Nancy dans le cadre de formations professionnalisantes. Orienté vers la formation continue, l’IAE Metz School of Management, qui a déjà organisé une université d’entreprise avec une banque régionale, correspondait aux nouvelles aspirations de Prévoir. Thématique du changement oblige, l’institut a déployé des outils innovants – en l’occurrence, des serious games – pour conduire les stagiaires à la frontière de la théorie et de la pratique. « Notre boucle pédagogique prévoit de laisser les participants jouer, de réfléchir aux enseignements de la première partie, puis de rejouer », explique Raphaël Hoch, pilote du projet universitaire, qui participe par ailleurs à la conception et au déploiement de jeux de société dédiés à la formation professionnelle.

L’un des jeux se présente sous la forme d’un Tetris où les équipes doivent former une ligne de cubes d’une même couleur. Des leaderships émergent, certains groupes partant bille en tête tandis que d’autres privilégient l’anticipation.

Une nouvelle règle apparaît soudainement, qui stipule que les cubes ne doivent pas reposer sur du vide. Un deuxième changement de règle contredit la première : cette fois, les cubes doivent être isolés.

Le groupe ne trouve la solution que dans un processus de décision élargi au plus proche du terrain. Les participants font rapidement le lien entre le jeu, métaphorique à souhait, et les réalités professionnelles.

Entreprise familiale détenue à 30 % par le personnel, Prévoir consacre chaque année entre 8 % et 9 % de son chiffre d’affaires (570 millions d’euros en 2017) à la formation de ses 1 350 salariés. L’université d’entreprise mobilise environ 3 500 euros de coûts pédagogiques par stagiaire – une somme facilement doublée si l’on ajoute les frais de déplacement et d’hébergement. L’initiative s’inscrit dans la continuité de l’école de vente fondée par Prévoir pour sécuriser son recrutement. Le groupe a également obtenu en 2011 un Digital Learning Excellence Award, prix décerné par le groupe Cegos, pour un programme basé sur la validation des acquis de l’expérience.