L’écart de salaire serait « bien plus élevé » entre mères et pères qu’entre les femmes et les hommes sans enfants, selon une étude de l’Insee du 19 février. La différence de salaire net horaire entre les sexes chez les salariés sans enfant se maintient autour de 7 % à tout âge, dans le secteur privé. En revanche, l’écart entre les pères et les mères est de 23 % en moyenne. Il se creuse au fil des carrières : les mères gagnent 11 % de moins que les pères à 25 ans et 24 % de moins à 45 ans. Les inégalités salariales peuvent survenir à l’intérieur de l’entreprise, en raison d’une différence de pouvoir de négociation entre les femmes et les hommes, d’une plus forte présence des hommes aux postes les mieux rémunérés, ou de comportements discriminatoires. Elles peuvent également apparaître entre les entreprises, lorsqu’à un niveau de poste donné, les femmes travaillent davantage dans des firmes qui rémunèrent faiblement les salariés. La naissance d’un enfant accentue plutôt le second phénomène : l’effet de répartition double entre cinq et vingt ans après la naissance d’un enfant. De faibles rémunérations favoriseraient les interruptions de carrières, alors que de hautes rémunérations incitent à ne pas les interrompre durablement. Par ailleurs, pour concilier vie professionnelle et familiale, les mères ont tendance à privilégier les emplois près de leur domicile, ce qui diminue leurs opportunités, et leur laisse moins de marges de négociations salariales. Elles apparaissent également « moins enclines que les pères à changer d’employeur ».