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Compétences : Le travail temporaire est une étape possible du parcours d’insertion

Le point sur | publié le : 04.03.2019 | Sophie Massieu

Accompagnement social individuel et requalification professionnelle. Parfois, l’intérim peut permettre à des personnes éloignées de l’emploi de développer leur employabilité. Le secteur est appelé à se développer dans les années à venir.

« Préparer aux compétences de demain en embarquant celles d’aujourd’hui. » Pour Jean-François Connan, directeur de la responsabilité et de l’innovation sociales chez Adecco, par ailleurs président de Humando, la plus importante ETTI (Entreprises de travail temporaires d’insertion) du groupe, voilà l’enjeu du secteur de l’intérim s’il veut favoriser l’insertion. Pour ce faire, outre ces 80 ETTI (sur les 260 que compte la France), le groupe a développé, depuis 2016, des pôles de compétences partagées : sur un territoire donné, Adecco recrute pour une dizaine d’entreprises partenaires, d’un même secteur d’activité (automobile, logistique…), des CDI intérimaires ou des personnes en contrat de qualification. Une façon, explique Jean-François Connan, de concilier flexibilité pour les entreprises, qui recourent à des missions, et sécurité pour les salariés, qui outre leur CDI reçoivent l’engagement qu’ils seront formés au moins pendant 10 % de leur temps de travail. En 2019, le groupe espère doubler le nombre de ces pôles, pour en disposer de 80.

Outre un personnel d’accompagnement plus nombreux pour les personnes en insertion (un salarié pour 12 intérimaires chez Adecco insertion contre 1 pour 50 au sein de l’intérim classique), la montée en compétences des personnes éloignées de l’emploi figure en effet au rang des priorités affichées de tous les acteurs du secteur. « Ce public manque de confiance en soi, il faut le revaloriser et notamment personnaliser au mieux les formations proposées », recommande Géraldine Berge, responsable de la formation des intérimaires chez Randstad. Le nombre d’heures importe, bien sûr. Ainsi Patrick Choux, président de ID’EES intérim, souligne que l’intérim d’insertion doit investir 7 % de sa masse salariale dans la formation. Mais outre le volume, c’est aussi l’adéquation avec les besoins de la personne que visent les acteurs de l’insertion par l’intérim. À l’image de Julie Anger, consultante en recrutement chez Synergie, en Loire-Atlantique, qui souligne qu’une formation d’ajusteur, en aéronautique, peut prendre 8 ou 12 semaines, selon les connaissances de base de la personne recrutée. Pour aller plus loin, et travailler sur l’anticipation des besoins en compétences des territoires, Randstad met son outil d’intelligence artificielle, Smart data, à contribution, pour guider les collectivités territoriales avec qui elle s’engage dans l’élaboration de leurs plans de formation.

De beaux jours devant elle

Pour l’heure, le bâtiment, l’industrie dans certaines régions, mais aussi les métiers de l’environnement, la manutention, la logistique, l’entretien… comptent parmi les principaux pourvoyeurs d’emploi. Et des métiers et compétences disparus reviennent sur le marché, comme les tunneliers, notamment en Ile-de-France, en prévision des chantiers du Grand Paris. Autant d’occasions, parfois, d’adresser des publics particuliers. Notamment les réfugiés. Acteurs historiques mais aussi nouveaux venus, comme GoJob, s’emparent du sujet. La start-up a formé des Soudanais en français avant de leur trouver des missions chez PSA. L’insertion par l’intérim semble avoir de beaux jours devant elle. Parce que les publics en difficulté sont nombreux. Mais aussi parce que de nouvelles initiatives vont encore diversifier l’offre. À l’instar de la création d’entreprises adaptées de travail temporaire, annoncées en 2019, qui vont être dédiées aux personnes handicapées. Au-delà, le Conseil d’inclusion dans l’emploi, présidé par Thibaut Guilluy, prévoit, en quatre ans, de doubler le nombre de personnes en intérim d’insertion.

Auteur

  • Sophie Massieu