logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Chroniques

L’humilité du leader

Chroniques | publié le : 04.03.2019 |

Image

L’humilité du leader

Crédit photo

Meryem Le Saget conseil en entreprise

Comment repérer

ceux qui ont l’étoffe de futurs leaders ? On peut observer le caractère, le charisme, l’esprit d’initiative, le sens des situations, la capacité de motiver les équipes, mais rien ne vaut la prise en compte de l’humilité. Car cette qualité en dit long sur ce que la personne sera en mesure de réaliser ou non sur la durée.

Le modèle du leader héroïque

est dépassé. Les besoins ont changé : la plupart des entreprises attendent davantage d’initiatives partout dans l’organisation et non un meneur et des suiveurs. C’est là que l’humilité entre en jeu. Les leaders humbles sont plus solides que les leaders trop sûrs d’eux.

En effet, l’humilité

permet de s’interroger, de douter, d’explorer, d’apprendre. Le leader sûr de lui se pose moins de questions, car il « sait ». Il aura du mal à écouter les autres d’ailleurs, tant il est sûr de son raisonnement. Il peut parfois adopter une posture : « Je te pose des questions pour me mettre à ton écoute », mais ne nous y trompons pas… Très vite il intervient et argumente en faveur de ses positions. À l’inverse, le leader humble écoute facilement. Il n’a pas la science infuse, il explore, il s’intéresse aux points de vue différents du sien. Pour lui, ces confrontations de perspectives permettent de mieux se comprendre et d’approfondir ensemble les sujets.

Au quotidien,

le leader humble se met au service du projet commun. Il aide ses équipes à dépasser les difficultés et à atteindre leurs objectifs. Un leader sûr de lui est souvent davantage centré sur lui-même, en fait il sert surtout ses intérêts. Il se consacre plus facilement aux projets qui le font avancer, aux sujets qui le motivent. Alors qu’un leader humble demande « Comment puis-je t’aider ? », un leader sûr de lui cherche à voir comment les autres peuvent contribuer à ses projets. La différence est immense.

Les leaders humbles

présentent un autre atout, et non le moindre, ils créent des liens. Ils ont naturellement le réflexe de partager, de mettre en relation les personnes, de faire émerger des échanges utiles et fructueux à l’intérieur d’une communauté de travail. Autour d’eux, la coopération est aisée, parce qu’une ambiance de générosité se dégage.

Quand on cherche à identifier

de futurs leaders, on est souvent séduits par les personnalités brillantes, qui sortent du lot. C’est normal, souvent ces personnes ont appris à « performer », mais aussi à se mettre en avant. Ce ne sont pas forcément ces tempéraments-là qui sauront sur la durée écouter les équipes, créer des consensus forts au milieu d’avis divergents, rassurer quand il le faut, et surtout rassembler autour d’une vision commune en tenant compte des idées de chacun.

Il faudrait oser

nommer à des postes clés ces personnes qui n’ont peut-être pas un profil tonitruant mais qui donnent tous les signes du leadership solide, humble, partagé. Car ce sont elles qui transformeront l’entreprise vers un futur durable.

En leadership,

l’humilité est une force, l’aplomb et les certitudes constituent plutôt des faiblesses. Attention, nous ne parlons pas ici de l’humilité qui abaisse, celle qui vient d’une mauvaise image de soi. Mais plutôt de celle qui élève, car portée par des valeurs fortes, la personne se met au service de ce que l’entreprise et les collaborateurs essaient d’accomplir.