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Sur le terrain

Santé : Cancer@Work, un label pour concilier maladie et travail

Sur le terrain | publié le : 25.02.2019 | Sophie Massieu

L’association Cancer@Work a créé avec ses entreprises membres un label éponyme. Objectif : aider les entreprises face à l’augmentation des maladies chroniques afin, notamment, qu’elles favorisent un maintien ou un retour dans l’emploi des personnes qui en sont atteintes.

Chaque jour, 1 000 personnes apprennent qu’elles ont un cancer. Parmi elles, près de la moitié (40 %) travaille. Et deux ans après le diagnostic, un quart d’entre elles ont perdu leur emploi. Ces chiffres ont conduit les entreprises membres de l’association Cancer@Work à travailler pour une meilleure conciliation entre maladie et travail.

Après avoir planché sur ce projet pendant deux ans, ce club d’entreprises, qui en regroupe aujourd’hui 40, a conçu un label, qui doit permettre de mesurer les avancées et de « créer de la valeur, humaine et économique », selon la fondatrice de l’association, Anne-Sophie Tuszynski. La prise en compte des maladies chroniques, selon elle, conduit à réduire les coûts de l’absentéisme : « Cela permet de lutter contre la bobologie de façon indirecte. Après la mise en place d’un programme pour mieux concilier cancer et travail, une de nos entreprises membres, du secteur industriel, a diminué, en un an, de 5 points l’absentéisme de courte durée. »

Pour décrocher ce label, et bénéficier de ses avantages, y compris indirects, les entreprises devront répondre à une soixantaine de questions et apporter la preuve de leurs déclarations. Une experte extérieure étudiera les réponses. Les premiers labels seront attribués à la rentrée. Trois niveaux seront prévus. Le premier récompensera les entreprises qui ont défini une stratégie et mis en place des actions concrètes. Le deuxième saluera une démarche inscrite dans la durée, et donc, notamment, l’existence d’outils de mesure des avancées. Le label le plus haut couronnera les entreprises qui partagent leurs bonnes pratiques, en ambassadeurs.

La maladie, un « sujet d’entreprise »

« Les entreprises étaient très désemparées face à l’augmentation du nombre des collaborateurs atteints de cancers ou d’autres maladies chroniques, commente Anne-Sophie Tuszynski. D’autant que pour une personne malade, c’est en réalité un collectif tout entier qui est touché : son manager, ses collègues, les aidants… Les employeurs avaient la volonté de bien faire sans toujours y parvenir. » La répétition des situations où il s’agissait d’accompagner un collaborateur malade a fait de la maladie chronique un « sujet d’entreprise » selon elle.

À l’image de ce qui se passe chez Axa, qui a compté parmi les six premières entreprises à s’être engagées au sein de l’association, aux côtés de Altran, Elior, Novartis, les laboratoires Roche et la SNCF. « Nos actions dans ce domaine s’inscrivent dans notre démarche inclusive, explique Sibylle Quéré-Becker, directrice du développement social et de la QVT chez Axa France. Notre métier est celui de la protection et de la prévention de nos assurés. Il nous est donc apparu évident d’avoir la même politique vis-à-vis de nos collaborateurs, notamment en termes d’accompagnement en cas de maladie. »

Elle se réjouit que le label les pousse à aller plus loin dans leur volonté d’accompagnement et estime qu’il encouragera quatre types d’actions. D’abord, une amélioration de la communication sur les dispositifs, afin que les personnes malades n’hésitent plus à le déclarer à leur employeur, qui peut les accompagner.

Soutien aux managers et maintien du lien

Ensuite, un soutien aux managers et différents acteurs, au moyen de conférences régulières. Le maintien du lien avec l’entreprise est proposé aux collaborateurs en arrêt maladie au moyen de l’accès à l’intranet notamment. Enfin, la mise en place d’initiatives, comme des groupes de parole, renforceront, encore l’accompagnement des personnes. « Le label nous donne l’occasion de faire progresser nos pratiques et nos dispositifs », résume Sibylle Quéré-Becker. De son côté, la fondatrice de l’association espère, en trois ans, multiplier par dix le nombre d’entreprises qui s’engageront sur cette thématique et adhéreront à Cancer@Work.

Auteur

  • Sophie Massieu