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Sur le terrain

Intégration : Vinci propose 5 000 stages pour combattre les inégalités sociales

Sur le terrain | publié le : 25.02.2019 | Nathalie Tran

Dans le cadre du plan 30 000 stages de 3e, en faveur des collégiens issus des territoires défavorisés, le spécialiste des concessions et de la construction s’est engagé à offrir 5 000 stages d’observation dont il a révisé le concept, dans une optique d’orientation et d’insertion.

Du 11 au 15 février, une cinquantaine de jeunes des collèges Jean Lolive à Pantin (95) et Évariste Galois à Sevran (93) ont participé à un stage d’observation d’un genre nouveau. Vinci a, en effet, souhaité revisiter la façon dont les entreprises accueillent les élèves de classes de 4e et 3e, et transformer les stages passifs en moments utiles à l’orientation professionnelle et au développement personnel, pour mieux répondre à l’appel lancé par Emmanuel Macron, le 17 juillet dernier, enjoignant les grandes entreprises à proposer 30 0001 stages aux collégiens situés en réseau d’éducation prioritaire renforcées (REP et REP +), afin de lutter contre les inégalités et la pauvreté. Ces derniers n’ayant pas de réseaux familiaux leur permettant de décrocher les mêmes stages que les autres. Le groupe s’est ainsi engagé à accueillir 5 000 stagiaires sur l’année 2018-2019. À lui seul, il pourvoira 20 % des besoins en stages de 3e dans ces zones.

« Give me five »

Plutôt que de déposer des offres sur la plateforme www.monstagedetroisieme.fr, dédiée aux jeunes issus des territoires défavorisés, l’entreprise a préféré mettre en place, avec l’aval du rectorat, un programme pédagogique innovant, répondant à une logique d’insertion. Le dispositif intègre le programme « Give me five » de Vinci, soit 5 jours, 5 activités. « Un clin d’œil à la main tendue », souligne Thierry Covelo, directeur développement RH et diversité, à l’initiative du programme. Une façon aussi de mieux faire connaître l’entreprise au monde enseignant.

Chaque matin, les collégiens ont découvert une activité différente du groupe ainsi qu’un lieu nouveau : Vinci Concessions au Stade de France, Vinci Autoroute et Vinci Airport à la Cité du cinéma, Vinci Énergies sur le site de Montesson (78), Vinci Immobilier à travers le programme Universeine à Saint-Denis (93) et la visite d’un chantier à Nanterre (92). « Ces jeunes vivent captifs, ils n’étaient jamais allés à La Défense par exemple, tout est découverte pour eux », explique Thierry Covelo.

Durant ces cinq jours, les stagiaires ont rencontré un grand nombre de professionnels – ouvriers, techniciens, ingénieurs, et même DRH ! – avec lesquels ils ont pu librement échanger. De fait, l’opération s’est avérée extrêmement bénéfique en termes d’engagement des collaborateurs. Ces volontaires aux parcours d’excellence, préalablement identifiés par la RH, ont donné de leur temps afin de parler de leur métier en toute transparence, mais aussi de leur parcours.

« Lorsque la DRH m’a sollicité, j’ai tout de suite accepté. Ces jeunes, je les connais, j’ai été comme eux, je suis heureux de pouvoir les aider », raconte Sega, chef de chantier Fluides chez Cegelec, très concerné et prêt à participer à nouveau au programme l’an prochain. L’idée est aussi de faire comprendre aux collégiens l’importance de s’engager dans une voie où ils pourront s’épanouir, de ne pas se censurer, de savoir saisir les opportunités et, surtout, de se donner les moyens de leur ambition.

Les après-midi sont consacrées au développement personnel avec, au menu : un atelier sur l’usage des réseaux sociaux pour sensibiliser les élèves à l’e-réputation, une initiation à la prise de parole en public, ou à la concertation via un serious game, et un test PIX pour évaluer leurs compétences digitales. Ces activités ont permis aux jeunes de mettre en avant leurs qualités et exprimer leur curiosité.

Une révélation pour les RH : « Ces journées nous ont permis de prendre conscience que nous devons réfléchir à de nouvelles façons d’aborder un collaborateur, mais je n’ai pas de doute sur la ressource dont on disposera demain », concède Thierry Covelo. Le directeur développement RH et diversité se dit optimiste, enthousiaste, confiant dans l’avenir et espère que l’initiative donnera envie à d’autres entreprises de s’engager dans cette même voie.

Plus de 1 000 REP sur toute la France

Le REP – réseau d’éducation prioritaire – a remplacé l’ancienne ZEP (zones d’éducation prioritaire) en 2015. Les collèges en REP et REP+ (super-prioritaires) sont des établissements accueillant un nombre d’élèves défavorisés plus élevé que dans d’autres établissements et davantage touchés par l’échec scolaire que les autres. Leurs classes ont des effectifs plus faibles qu’ailleurs et bénéficient de moyens supplémentaires. À la rentrée 2018-2019, 1 093 réseaux composent la carte de l’éducation prioritaire : 731 collèges sont en REP et 363 sont en REP+.

(1) 15 000 dans le secteur public et 15 000 dans le secteur privé.

Auteur

  • Nathalie Tran